••• Dossier d'inscription
••• à la Pension Kohime

featuring ▬ Unknow.

• Nom : McCord • Prénoms : Uffie • Âge & Date de Naissance : 17 ans ; Née le 05 Janvier 1993 • Nationalité : Anglo-Ecossaise • Orientation sexuelle : Bisexual • Profession : Etudiante.

J'ai fugué, si on peut dire ça. Pas par un coup de tête, simplement car j'étais perdue, mon esprit était vide, et en plus de ça, j'étais bourrée. J'avais plus rien à faire là où j'habitais avant, donc je suis venue ici.

« Eh, mec, mate Uffie. Putain elle est bonne. »

Tu l’as vu, la fille. Elle, elle qui souriait tous le temps, avant. Elle qui disait des blagues, celles des carambars. Elle qui faisait rire ses amis, même si c’était pas drôle. Elle qui faisait des grimaces, des galipettes. Maintenant, les seules galipettes qu’elle fait, c’est dans le lit.

Passer de l’enfance à l’adolescence, c’est un putain de choc. T’as ceux qui restent fidèles à eux même, et les autres qui changent tellement que tu les reconnais plus. Elle a changé, cette fille. J’veux dire, elle sourit encore, mais son visage est plus aussi enjoué qu’avant. Et puis ça se voit. Ca se voit qu’elle prend des trucs pas bons. Des trucs qui lui dégomment la santé. Tu vois d’quoi j’parle. Et puis sa réputation, elle aussi, elle est dégommée. Mais elle s’en fout, quoi. Elle fait ce qu’elle veut.

Jeune brune, blonde, blanc même, tu sais pas vraiment quelle est sa couleur naturelle. Ce que tu remarques en premier, en fait, c’est qu’elle est super jolie. Et si tu la trouves moche, c’est que t’as pas de goûts quoi. Un visage fin, des traits parfaits. Une poupée barbie, presque. Mais la compare pas avec cette blondasse faite de plastoc. Dans la tête, c’est pas le même truc. Elle a pas son Ken, elle a pas sa voiture rose fasheun. Tout ce qu’elle a, c’est une vie merdique, opposée à celle dont elle rêvait étant petite.

Là en ce moment, ses cheveux longs sont bruns. Mais ça peut changer. Genre y’a trois mois, elle était blonde. C’est pas vraiment en fonction de son humeur, mais ça joue peut-être, j’sais pas. Et ses yeux, bruns-gris, qui t’envoutent presque quand tu les regardes. Mais cette fille elle est vachement attirante quoi. Autant t’as des meufs belles, bonnes, mais qui donnent pas forcément envie de les accoster, autant t’as Uffie qui t’inspire tout de suite confiance. Physiquement, on peut dire qu’elle est parfaite. Pas parfaite comme les princesses nunuches qu’on peut croiser, blondes superficielles aux formes généreuses, à la peau trop brunie par les UV. Juste une fille, qu’on pourrait croire trop gamine pour faire certaines choses interdites, qui a bien été gâtée par la nature.

C’est pas qu’elle est petite, mais elle est pas grande non plus. Une taille normale, quoi. Puis, son poids aussi est normal, malgré le fait qu’elle sort d’une légère anorexie. Une taille normale pour un poids normal. En fait, son problème, c’est qu’elle ne mange rien. Enfin, plutôt, elle n’aime rien. Mais elle ne maigrit pas, parce qu’elle mange seulement des sucreries, des choses pas bonnes pour la santé. Elle a toujours fonctionné comme ça. D’autant plus qu’elle est dotée d’une taille plutôt frêle, quoi. Franchement, Uffie, je la vois pas grosse. C’est impossible. Même si elle bouffe toutes les cochonneries les plus grasses au monde, j’suis sûre qu’elle prendrait pas un gramme. Plus fine qu’une brindille, quoi ! En plus elle a pas de muscles… En même temps, c’est moche une fille qui a des muscles. M’enfin, elle reste quand même bien formée. J’te jure, des fois c’est saoulant à force que tous les mecs se retournent quand elle marche ! Et moi, si j’étais elle, j’aurais les boules qu’un mec se jette sur moi pour me violer. Tellement qu’elle est belle et bonne.

Et puis, la meuf, elle se fait pas chier. Elle a du fric, ouais. Donc elle s’achète ce qu’elle veut ! En fringues et tout, tu verrais sa garde-robe ! Y’a de tout dedans. Et que des trucs à la mode, quoi. Les autres filles prennent toujours exemple sur elle question fringues. Mais pas que, y’a aussi les bijoux, les accessoires. Parfaite cette fille, parfaite.

Décrire Uffie ? Elle est foutue. Elle qui voulait, étant petite, être secrétaire ou infirmière, là elle fout rien, elle passe ses journées l’nez dans la blanche. Une junkie. Drogue, Alcool, Cigarettes. Elle passe par tout. Et le sexe, elle aime. Elle collectionne les coups d’un soir. Mais regarde, la prochaine fois. Si tu vas en boite. Tu la verras, défoncée, à rire, boire, fumer comme une malade. Et en sortant toujours au bras d’un autre. C’est son rituel. Elle est tellement bonne qu’on lui refuse rien, tu vois ? Et puis elle est super fêtarde, quand elle est bourrée. Et comme elle l’est la plupart du temps… Uff, c’est une fille plutôt réservée. D’apparence sage et chaste, elle à l’esprit totalement contraire. Pis elle est comme ça, tu l’aimes ou tu l’aimes pas. C’est pas une pute, malgré les fausses rumeurs que certaines filles trop jalouses lancent régulièrement. Nan, Uffie elle est adorable comme fille. Serviable, gentille, et tout. Seulement, elle à eu une mauvaise éducation, et elle a tout fait à l’envers depuis le début. Mauvaises fréquentations, mauvaises réputations. C’était comme si ça la suivait. Elle déménageait souvent, mais dans tous les endroits où elle était scolarisée, c’était la même chose. Et puis, à un moment, ça la soulait qu’on dise des conneries sur elle. Donc elle se battait. Elle pétait la gueule aux pétasses. Et sa vie en prenait encore un coup.

Elle sourit. Parfois. Elle est gentille. Quand on la connait bien, cette fille est vraiment un ange. Un ange qui devient un démon la nuit. J’ai jamais vu quelqu’un d’aussi manipulatrice qu’elle. En même temps, elle a tous les atouts qu’il faut pour embobiner un mec et le faire atterrir dans son lit. Mensonges, sourires, mordillement de la lèvre, regard brûlant. C’est une pro.

Le truc, c’est que quand t’as commencé comme ça, il est difficile d’en sortir. Et puis, Uffie, elle souffre quand même. Extérieurement, t’as l’impression qu’tout va bien, son sourire, sa bonne humeur, ça fait vachement vrai. Mais intérieurement, y’a tout qui est pété. Dans sa tête, c’est le trou noir. Elle vit à un rythme trop gros pour son corps frêle, et bientôt il y aura des conséquences. Jamais elle pourra oublier combien elle a souffert, tu vois. Toutes les insultes qu’elle a entendues, elle pourra pas les oublier. Et pleins de petites choses comme ça, ça s’accumule dans son esprit. Et un jour, ouais, un jour, elle va exploser. Et ce jour-là, j’te jure, ça va chier.

Depuis toujours, je me demande ce que j’fais ici. Après tout, j’étais seulement une erreur. Une simple erreur. Pourquoi ? Parce que ma mère m’a eu durant un coup d’un soir non protégé. Elle avait dix-neuf ans. Tu fais quoi, quand t’es enceinte à dix-neuf ans, que t’as des parents super strictes, que t’es censée être une jeune fille de bonne famille ? Ben tu flippes. Mais t’oses pas aller te faire avorter, de peur que tes parents en sachent quelque chose. Mais t’as eu de la chance, tes parents sont morts avant que t’accouches. T’avais alors vingt ans, une villa pour toi toute seule, trois voitures et une somme colossale à la banque. Mais t’es enceinte. Et tu sais pas comment faire, tu sais pas quoi faire. Le père, tu sais plus qui c’est. Tu l’as déjà oublié, vu que t’as couché une cinquantaine de fois avec d’autres mecs, après lui. Mais en fait, tu t’en tapes de qui c’est le père. Alors t’accouches, en te disant que ça ira, que t’as le fric qu’il faut, que t’auras juste à prendre une gardienne et que ce sera bon. Et pouf, t’as recommencé ta p’tite vie de pouffiasse comme si de rien n’était.

Pendant c’temps là, je grandissais. J’menais ma petite vie, solitaire, ayant à l’idée que ma mère était trop occupée pour m’éduquer. Ma gardienne était gentille, je l’aimais beaucoup. Elle était un peu vieille, mais c’était celle à qui je me confiais, quand j’avais des amoureux, elle était la première à le savoir, enfin, des p’tits trucs comme ça. Parfois, je lui posais des questions au sujet de mon père, et de ma mère aussi. C’est ainsi que, pendant longtemps, j’ai cru que mon père était mort dans un accident avant ma naissance, et que ma mère était débordée de boulot. Ma mère, je la voyais presque jamais. Elle rentrait à la maison quand j’allais à l’école, dormait toute la journée, et repartait illico quand j’allais me coucher. Je m’étais donc habituée à la voir rentrer, cheveux décoiffés, habillée légèrement et des cernes marquant son jeune visage. Tandis que le soir, elle partait, jupe courte, talons hauts, la face couverte d’un pot de peinture. Pour son travail, me disait ma gardienne. Mais je savais pas exactement ce que c’était, son travail. J’avais cinq ans.

Même si j’avais compris plus tôt que ma mère était une pute, ça aurait rien changé. Le pire, c’est que, en grandissant, je devenais comme elle. A dix / onze ans, ce n’était pas rare que j’aie deux, trois petits amis en même temps. Mais c’est plus vers quinze/seize ans que j’ai dérivé. Les soirées en boite de nuit où je rentrais à une heure pas possible, toujours défoncée. Mes résultats scolaire étaient catastrophiques, j’étais souvent renvoyée parce que je me battais avec d’autres filles. J’en ai même envoyée une à l’hosto, une fois. Parce qu’elle me faisait trop chier. J’vais pas développer.

Mais le problème était pas vraiment là. D’accord, je buvais, je fumais, et j’me droguais aussi, parfois, mais, sans m’en rendre compte, je délaissais la femme qui avait toujours été là pour moi, la femme la plus chère à mes yeux. Et quand je m’en suis rendue compte, il était trop tard.

J’rentrais, bourrée, d’une soirée chez le voisin d’une amie. On s’était mêlées discretos à la foule, puisqu’au départ on était pas invitées. Mais ma copine craquait sur son voisin depuis la fin du collège, alors on a attaqué. Après quelques verres, un mec a commencé à me draguer. Il était en terminale, j’ai dû mentir en me rajoutant une année. On a parlé, on a dansé, et vous savez comment ça s’est fini. Il était cinq heures quand je suis rentrée, à pied, chez moi. J’étais étonnée de voir qu’il y avait encore de la lumière allumée, ma mère étant normalement déjà partie, et ma gardienne qui devait dormir. Une pensée me traversa l’esprit. Est-ce que ma mère avait, enfin, décidé de parler un peu avec moi ? De m’expliquer des choses ? J’avais appris, à quatorze ans, que mon père était un inconnu, alors y’avait-il une chance pour qu’elle daigne enfin m’expliquer pourquoi ? Et aussi, pourquoi avions nous d'abord quitté l'Ecosse pour l'Angleterre, et maintenant l'Angleterre pour le Japon ? J’espérais.

Mais en entrant, je m’attendais à tout, sauf à ça. Il y avait de la lumière, oui. Ce n’était pas ma mère, non. C’était ma gardienne, assise à la table de la cuisine, scrutant la fenêtre, une tasse de thé posée près d’elle. Inquiète, je m’approchais. « Eliza ? Elizabeth ? ». Pas de réponse. Son thé était froid. Sa peau était froide. Il était trop tard. J’avais pas le temps de réfléchir. J’appelais une ambulance, j’pouvais pas la laisser là. Et là, il fallait que j’aille vite. Je rassemblais mes affaires et partis de la maison. Je savais pas où aller. Je laissais ma mère se débrouiller. J’étais enfin libre, en fait.

J’ai fais du stop, pris des taxis, j’ai dormi sur des bancs, dans des bus, et enfin j’arrivais à l’endroit prévu. J’avais remarqué une brochure dans une papeterie-tabac où j’achetais des clopes, un pensionnat qui avait l’air pas mal. Ma mère paierait les frais. Elle chercherait pas à me ramener à la maison. C'est ok, à présent.

Uffie McCord a écrit:

un pensionnat qui avait l’air pas mal. Et ça faisait lycée, en même temps.

UFFIE ! ♥ Bon, même si j'ai mis du temps à la lire, ta fiche est super! :).
Moi c'est ridicule à côté. Bref, j'adore! ♥
Love you! ♥