••• Dossier d'inscription
••• à la Pension Kohime

Photo d'identité © Break Xerxes

• Nom : Rutherford. Misérable nom. J’ai herité de ce nom par mon père et croyez-le ou non, il vaut toujours plus que celui de ma chère genitrice. Je ne vous le citerai même pas, ça serait honteux. Que dire sur ce nom… Hormis le fait que lorsqu’il est évoqué dans une conversation, les seules choses auxquels pensent les gens sont les comtés d’Amerique ou le physicien océanien pour les plus cultivés. Pour les autres, c’est juste… misérable : « Ford ? Comme la marque de voiture ? ». Autant dire que ça ne vaut pas grand-chose. Voyons le bon coté des choses, l’un des fondateurs de Genesis porte ce nom… On est d’accord, ça ne remonte pas le niveau, sans enlever quoique ce soit à ce groupe. J’aurai pu tomber sur pire... Vous voulez un exemple ? J’aurai pu m’appeler…Ferguson… Oui, vous voyez de quoi je parle. La chanteuse ridicule du groupe tout aussi pitoyable, les Black Eyed Peas. Enfin, là, je m’égare. Pour sortir du contexte musical, j’aurai pu m’appeler Adams ou Smith, ce qui aurait été d’une banalité déconcertante. C’est fou comme un patronyme peut rendre crédible… Ou non, d’ailleurs.. Au final, je considere m’en être plus ou moins bien sorti dans le hasard des choses. • Prénoms : Tyee. Tout de suite, le niveau augmente, n’est ce pas ? Rare sont ceux d’entre vous qui ont eu l’occasion d’entendre ce prénom une seule fois dans leur vie. Et bien, c’est désormais chose faite. Soi-disant qu’il aurait des origines amerindiennes, pourquoi pas après tout. « Chef », c’est ce qu’il signifie. Je ne sais pas quel message mes parents ont voulu faire passer en m’appelant comme ça mais c’est plutôt une pas mal, surtout de leur part. Original, harmonieux et marquant. Que demandez de plus ? Les gens se rappelent de vous grace à ce prénom et ça, c’est l’une des meilleures choses. Lorsque l’on se souvient de votre prénom, vous avez déjà gravé quelque chose dans l’esprit de la personne ce qui prouve qu’ un simple nom peut jouer beaucoup sur une vie sociale et sur l’influence que l’on peut avoir. • Âge & Date de Naissance : 28 février 1990. Ce qui me fait un peu plus de vingt-et-un ans désormais. C’était une journée… Affreuse. Il pleuvait et l’eau ruisselait dans les rues s’infiltrant dans les chaussures et mouillant les chaussettes. Passionant. Ce jour est un jour denué d’interet dans l’histoire et le restera sans doute encore pour de nombreux siecles. Fut un moment, j’avais bien l’espoir de trouver une date reference mais définitivement, personne de réellement important n’avait vu le jour, n’était mort ou n’avait fait quelque chose d’interessant un 28 février. Conclusion, la banalité peut tout de même créer des exceptions, j’en suis la preuve. • Nationalité : Anglais/Canadien. Mon metissage a grandement aidé à l’obtention de la double nationalité. De plus, ayant vécu une moitié de ma vie dans chacun de ses pays, il paraissait logique que je puisse faire partie de ces deux peuples. Et dire que je me retrouve au Japon. Si je devais résumer la double-nationalité en un mot, je dirai… Paperasse. Car oui, au final, ce n’est que questions administratives. Avec plus de précisions, je pourrai vous dire que je suis d’origine anglaise mais après l’expatriation de ma fille à des fins professionnelles, je me suis retrouvé dans ce pays frigide qu’est le Canada. • Orientation sexuelle : Pansexuel. J’ai appris à supprimer cette barrière que nous apprend la societé. Cette difference entre l’homme et la femme. Pourquoi cherche t’on toujours à trouver une « normalité » ou je ne sais quoi d’autre ? Hommes ou femmes, nous sommes les mêmes. Nous avons tous un cœur. Nous avons tous des corps. Nous sommes tous pourvus d’âme. Rien ne nous empeche de faire ce que l’on désire avec qui on veut. C’est nos choix, nos droits. La barrière culturelle conservatrice qui s’exerce dans le monde entier à l’heure actuelle n’est qu’une source de betises sans fin. En même temps, tout cela vient de la religion, ça explique beaucoup de choses, notamment l’idiotie de ses pensées… • Profession : Journaliste. Bien que je prefere qu’on me traite comme un critique contemporain plutôt que comme un simple journaliste. Dans mon metier, je sais être accrocheur et interessant. Je fais vendre, ça ne fait aucun doute même si parfois il m’arrive de tomber dans certains scandales de bas-étages, je sais toujours rattraper le coup et riposter comme il le faut. Beaucoup de mes qualités et defauts me servent dans ce metier et celui-ci ne fait que les amplifier, ce qui se résume en somme à un cercle vicieux. Mais j’aime ce genre de problemes sans fin que l’on cherche pourtant à résoudre.

• Raisons pour lesquelles vous venez habiter à la pension : Lors de mon arrivée au Japon, j’habitais dans un deux –pièces meublés qui malgré son bas prix était vraiment très agréable, en bon état et sans mauvaises odeurs. Aucun problème me direz-vous ? Et bien si, il y en avait. Aucun voisinage. Ah si, j’allais oublier. Michiko. Une grand-mère âgée d’au moins quatre-vingts ans, sourde comme pas deux qui vivait avec ses poissons rouges. Elle en avait une collection incroyable. Peu importe. Retournons où je voulais en venir. Etre seul dans un pays qui n’est pas le nôtre est quelque chose de très lassant. Surtout pour moi qui me joue des autres, chaque jour, je me dois de rencontrer une personne et perturbé son esprit, juste pour mon plaisir. Ainsi donc, je me devais de remédier à cet ennui qui venait bercer ma vie. Après maintes recherches, je finis par prendre connaissance de l’existence de la Pension Kohime. Qui dit pension, dit de nombreuses personnes. Je trouvais ainsi moyen de remettre du piment dans ma vie. Ni une, ni deux, c’était fait. De plus, contrairement à mon premier habitat, ici, je me trouve en pleine ville, ce qui me permet d’avoir un flux d’informations beaucoup plus rapide et mes déplacements sont plus simples à improviser. Ainsi donc, la Pension Kohime m’a sans doute donné un plaisir sans fin où je vais pouvoir jouer à chaque moment où je le désirerai.

• Description Physique : L’homme, dès sa naissance, sa création, s’est vu doté d’une enveloppe charnelle. Certains l’utilisent pour arriver à leur fin, il s’en serve comme d’un outil pour des plaisirs divers et variés, le sexe, l’argent, la douleur d’autrui. C’est une arme redoutable qu’il faut savoir manier pour survivre dans la jungle urbaine. Le physique c’est la force et la faiblesse de l’être humaine. C’est quitte ou double. Soit la nature vous a été aimable, soit elle a été ingrate, dans tous cas, rien n’est donné d’avance. Malgré tout ça, il y a une chose qu’il ne faut pas oublier. Il ne faut pas se fier à nos yeux, ils sont vils et menteurs. Longtemps je me suis laissé baigner dans ses illusions, la seule chose que j’en ai tiré, c’est une souffrance longue et pénible. Le temps où je me faisais avoir, il est loin derrière. Aujourd’hui, j’ai cartes en main et peu importe ton jeu, j’aurai le dernier mot.

Je ne suis pas un mec artificiel, j’ai juste la chance d’avoir un physique assez facile. Oui, j’entretiens ma peau, mon visage, mon corps. Est-ce un mal ? Je ne pense pas. C’est comme ça. Dans mon métier, il faut être présentable ainsi je suis dans l’obligation de me faire propre et atteindre le summum de la séduction. Car oui, les affaires c’est aussi une histoire de tact, de regards et de charmes. Néanmoins, je ne vais pas jusqu’à me faire des soins chaque jour. Une fois par semaine, je me rends dans une salle de musculation pour stabiliser mon corps, je ne souhaite pas être plus musclé, d’ailleurs je le suis très peu. Les muscles m’ont toujours dérangé alors je préfère rester plutôt maigrichon que gros camion. Simple philosophie de la vie. On peut le voir à des détails peu difficiles à remarquer, exemple, mes bras fins et ne parlons même pas de mes poignets. Je suis à la limite de ce que l’on pourrait qualifié d’osseux. Pour accentuer le coté décharné, la vie m’a offert de très longs doigts, potentielle arachnodactylie.

Pour rester dans le domaine du corps, on peut dire que je suis plutôt élancé. Frôlant le mètre quatre-vingt-six, je dispose de longues jambes, hérité de père en fils depuis des générations. Mon torse est plutôt maigre même si de très fins abdominaux peuvent être remarqués. Pour ne pas passer à mon visage de suite, je parlerai de mes vêtements. La majeure partie du temps, je suis simplement habillé de costumes sobres.

Pour finir, mon visage… On remarque directement une chevelure blanche, pour répondre à la question tant posée, ils ne sont pas comme ça d’origine. Très jeune, mes cheveux ont commencé à blanchir, j’ai choisi de les décolorer intégralement pour hâter l’action du temps. Mes yeux changent de couleur selon le temps, allant du vert au bleu, passant par le gris. Il parait qu’une flamme brulante y brille. Plonge dedans avant de poser tes lèvres sur les miennes, elles qui sont si rouges…


• Description Morale : Pensez-vous réellement pouvoir comprendre un homme et son caractère en si peu de temps ? Sérieusement, c’est une chose impossible. La vie entière n’est pas assez longue pour connaitre à la perfection une seule et unique personne alors en quelques mots… Dans ce cas, je décide de vous faire un doux résumé de ce que je suis qui sera pour vous un délice. Pour certains d’entre vous, je suis ce que vous avez toujours voulu être. Pour d’autres, je suis tout ce que vous détestez. Mais l’important est sans doute de faire réagir tout le monde. Je ne vous laisse pas indiffèrent. Et ça, ça mérite d’être souligné. Quel est le but premier de l’être humain ? Exister. Comment exister de meilleure manière qu’en vivant dans les pensées du plus grand nombre. Qui marque l’histoire ? Les provocateurs. Les gens qui osent faire de choses folles. Regardez, tout le monde se souvient des plus grands dictateurs qu’il y a eu mais qui se souvient du pauvre paysan qui le nourrissait ? Personne. Preuve irréfutable que pour avoir un impact socio-culturel, il faut être culotté et s’affirmer. Selon cette théorie, j’ai donc une chance de perdurer. Après, tout ceci n’est qu’une théorie peut –être que ma gloire sera encore plus importante que je ne l’imagine. Imaginez que j’échoue complètement m’est difficile et peu concevable, à vrai dire.

Pour peine, je suis quelqu’un au caractère peu commun. J’ose. Notre société actuelle nous interdit d’oser. Nous ne pouvons pas insulter les gens sans se faire réprimer. Nous ne pouvons pas critiquer le plus grand nombre sous peine se faire lyncher. Et j’en passe. Nous vivons dans un monde d’oppression. Nous ne sommes pas libres de penser. On tente de nous inculquer des notions correctes aux yeux de la haute-société. Ne jamais dire ce qui fâche. Etre toujours le plus droit possible. Et ce, sans aucun répit. Ces lois de bonne conduite sont des chaines à nos poignets. Toute personne désirant monter dans les échelons se devra d’être hypocrite et beau parleur. Moi, je tente d’y parvenir sans ça. Le mensonge est l’un de mes plus grands ennemis contre qui je me bats sans cesse… Ce qui ne m’empêche pas d’en user abusivement pour m’amuser des gens ou pour obtenir des informations. Oui, léger paradoxe, en effet. Mais après tout, chaque personne joue un jeu dans la vie. Nous nous protégeons tous sous des images plus ou moins réalistes. Mon honnêteté est le profond de mon âme. Le mensonge est celui de mon apparence. Malgré ça, l’un n’empêche pas l’autre. Je sais inter-changer le réel de l’irréel pour pouvoir combattre dans tous les camps.

Jouer. J’aime ce mot. Il veut tout dire et rien dire. A lui seul, c’est une contradiction. C’est peut-être pour cela qu’il me plait. Le jeu est la plus belle création de l’homme. Comment ferions-nous sans lui ? Comment occuperions-nous nos journées ? Nous sommes tellement drogués à ce plaisir éphémère que même nos pensées sont devenues des amusements. Dans nos misérables cranes, nous nous amusons à assembler les choses, à les comparer ou quoi que ce soit d’autre. Nous cherchons toujours un côté ludique aux choses. Moi le premier. Je suis pour l’amusement. Sans aucunes limites. Quitte à faire souffrir les autres. Nous pouvons nous jouer de tout ce que la vie nous offre. Les malheurs, les gens, la monotonie. L’impossible n’existe pas. Oh pourtant, la société tente de nous l’enlever. Seulement, c’en est devenu une impossibilité. Encore un paradoxe, décidément.

Ne trouvez-vous pas que tout ce qui est paradoxal est intéressant ? Moi si. J’aime les choses qui s’opposent en même temps, dans le même être. J’aime me contredire, contredire mes principes tout en les tenant. Chercher des failles dans les règles pour pouvoir les respecter dans l’illégalité. Trouver facile la vie pour mieux la complexifier. Cet art, car c’en est un, mériterait des vies entières à être étudié. Et si j’en avais la possibilité, je serai le premier à y travailler. Il y a autre chose en moi qui facilite ces paradoxes. La versatilité. Le lunatisme comme j’aimerai pouvoir l’appeler mais en sachant que c’est un néologisme, je me retiens. Notons encore une fois que je respecte les règles de langues alors que je suis le premier à dire que nous ne devrions pas être enchainés à des ordres abstraits donnés dans le seul but de réduire les paroles et actes de l’être humain. Enfin, je m’égare. Etre lunatique est un don du ciel… Quel chanceux je suis d’être versatile. La vie n’est jamais la même ainsi donnée. Chaque jour se différencie des autres pour une seule et unique raison. L’être lunatique se renouvelle chaque instant de son existence, il n’est jamais le même. Pourquoi ceci existe ? C’est une belle question que je préfère vivre plutôt qu’expliquer.

Je finirai en parlant d’une autre chose tout aussi importante. La passion. Si nous vivons à l’heure actuelle, ce n’est que par passion. Même le plus dépressif des hommes aime la vie. Il peut tenter de se tuer chaque jour. S’il ne réussit pas, c’est qu’il l’aime. L’amour de la vie, c’est quelque chose de mystérieux à la limite du paranormal mais il est bien présent. Aujourd’hui, les gens vivent jusqu’à cent ans. Cent ans. Imaginez-vous ? Comment peut-on aimer une chose à tel point qu’on cohabite avec pendant une centaine d’années. Je trouve ce sentiment absolument démentiel et pour reprendre mes propres mots, passionnant.

Continuons donc, j’avais bien dit en terminer quelques secondes avant ? Raison de plus pour m’aventurer un peu plus dans ce long monologue. Vous pensez connaitre énormément de choses sur moi mais pensez-vous réellement qu’il s’agit de la vérité ? Et si je vous avais menti depuis le début ? Si tout ça n’était qu’un énième jeu ? Peut-être que ce n’est qu’une mascarade. Je me joue de vous. Peut-être en vous mentant. Peut-être en étant franc avec vous. Mais dans tous cas, vous êtes perdu dans mes mots. Vous êtes influençables. Vous n’êtes que des pantins, des pions. Moi, manipulateur ? A peine. Ce n’est qu’une façon de s’amuser. Et tout est bon à prendre comme on dit.


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