Un simple verre ?~' [Mary ♥]

« Tu es bien brave ma Chérie. Je te remercie. »

Bien brave, ben voyons ! Elle commençait à sérieusement dérailler, la tante. A quarante ans à peine ? Paix à son âme. Après l’habituel câlin une fois la porte passée, Haley avait eu le droit au récit de sa propre journée, par la petite Jude, apparemment ravie. Puis sa chère tante l’avait félicité, ô combien de fois. Puis l’avait remercié. Et le chèque dans tout ça hein ? Il arriva aussi, à la fin, la toute fin. Après tout ce calvaire, qui dura presque deux heures. Et –un peu de réjouissances après la torture- ce ne fut pas un chèque, mais des espèces. Un beau billet de cinquante euros, accompagné d’un de vingt. De quoi payer largement les deux entrées au parc, ainsi que la journée à surveiller l’enfant. Cool, c’était une bonne récompense. Mais le temps commençait à presser. L’américaine avait encore une course à faire, puis elle devait repasser par la pension pour se changer pour sortir. Quelle vie chargée ! Elle tenta donc de presser un peu la chose, assurant à sa tante que garder la petite n’avait pas été désagréable... –Un véritable plaisir, si si !- Quelle blague. M’enfin, après une demie heure, elle réussit à se soutirer à cette situation. Great.

Après avoir dévalé les escaliers de l’immeuble de sa tante –Et surtout après avoir subit toutes les bises de sa chère famille-, et fait une petite demi-heure de bus, Haley se retrouvait en ville, pensant
sérieusement qu’il était temps pour elle d’acheter sa moto. Enfin bon, elle n’avait pas –encore- les moyens. Bientôt. Pour le moment, elle devait trouver ce crétin avec qui elle avait rendez-vous. Oui, car pour elle tous les hommes étaient des crétins, sans exception. M’enfin le crétin ne tarda pas trop pour une fois, et une fois son affaire finie, elle put rentrer à la pension, en bus encore une fois. Le trajet lui permettant cette fois-ci d’envoyer un message à une jeune femme rencontrée plus tôt « Maryjuana. » dont la réponse ne fut pas bien longue a venir. Elles se rejoindraient donc au First, la boite de nuit.

Son arrivée à la pension fut rapide. Celle dans sa chambre encore plus. A peine eut-elle fermé la porte de sa chambre qu’elle ne put s’empêcher de mettre ses pieds sur son skate qui l’attendait là. Quelques deux mètres plus tard, elle en descendait et ouvrait son placard. Elle ne resta pas plantée devant trois heures comme l’aurait fait beaucoup de jeunes femmes, mais se contenta de saisir quelques affaires. Elle posa ensuite précautionneusement sa chère planche sur son lit, avant d’aller prendre sa douche.

Un bon coup de gel douche Axe Chocolate, un coup de déo et un de Black XS plus tard, Haley ressortit de sa salle de bain, vêtue d’un slim noir et d’une chemise bleue, recouverte d’un gilet sans manche noir. Le tout agrémenté d’une ceinture cloutée, d’une chaine en argent, de ses habituelles bagues et de ses Vans noires. Légèrement –Mais alors très légèrement- coiffée, et maquillée d’un simple trait d’eye liner, elle se considérait comme prête. Elle était prête. Elle consulta l’heure. Pile le temps d’aller manger un morceau, de s’acheter des clopes, et de se rouler un petit. Un petit quoi ? Un peu de réflexion voyons. Enfilant une veste de cuir noir qui lui arrivait un peu en dessous du nombril, elle fila.

Enfin bon elle parvint à faire tout ce qui était prévu. Même le petit. Qu’elle termina en arrivant devant la boite de nuit. 22h25, à cinq minutes de l’heure convenue. Parfait. Sortant son paquet de cigarettes tout neuf, elle attendit, observant distraitement les environs. Elle connaissait bien quelques têtes, déjà croisées en ces lieux. Déjà draguées en ces lieux, ou déjà frappées en ces lieux. Enfin bref, il y avait quelques têtes de familières. Rien de méchant, ceux qui avaient déjà eu affaire à elle savaient désormais à quoi s’attendre.

Se tenant un petit peu à l’écart de l’entrée où se pressait déjà pas mal de monde, elle en profita pour s’allumer un second joint, précédemment préparé. Rien de très chargé, elle voulait pouvoir avoir conscience de sa soirée. Ce n’est pas tous les jours qu’une belle espagnole vous rejoint en boite pour boire un verre… So Hot.

Premier problème de la soirée. Parce qu'en général, il y a au moins un problème par soirée.. En allumant son joint, l'américaine se rendit compte que son briquet ne marchait plus vraiment. Voir pas du tout.

'~Fuck...

Elle leva les yeux, observant les personnes fumant les plus proches d'elle. Et finit par s'avancer vers une jeune femme. Elle lui demanda relativement poliment son briquet, que la demoiselle lui accorda gracieusement, précisant qu'elle pouvait le garder. Haley la remercia sincèrement -pour une fois- et s'en retourna à son mur, où elle s'appuya à nouveau.

Si la Belle Mary était ponctuelle, elle ne devrait plus tarder ~

« Mary ! Pourquoi est-ce que ça m'arrive à moi ? sniff... buhu... »
« C'est des choses qui arrivent Takashi... s'il te plait... ne pleurs pas sur moi... ta morve... »

Comment en étions nous arrivés ici ? Je me le demande. Quand on sort avec une prostipute, il est normal de finir le cœur brisé. Bah allez, je pouvais comprendre la douleur de mon ami, dans mes bras, s'agrippant peut être un peu trop à moi, les yeux larmoyants, la morve coulant de son nez qu'il inhalait à chaque respiration... eurgh rien que d'y penser, je me dégoutais moi même. Sortir avec une fille qui en avait qu'après son argent et qui, lorsqu'elle était repu, se débarrassait de lui comme une vieille chaussette sale... Ça avait le don de faire pleurer sur son misérable sort et surtout, sur la bêtise d'être tombé dans le panneau. Je ne mâchais pas mes mots ? Et bien oui, certes, mais il y avait des moments où il fallait ouvrir les yeux et faire face à la réalité alors, normal que je sois cru et froide lorsqu'il s'agissait de ce genre de choses. Aurais-je déjà vécu une expérience similaire ? Díos mío non ! Disons plutôt que coté relation amoureuse et bien, je n'étais pas sans reste pour me dégoter les pires salauds/salopes qui existent. Ou serais moi qui suis trop crédule ? Allez savoir... mais chacune de mes aventures passées et bien... resteront dans le passé. Vivons au présent et pensons au futur !
Bizarrement, cette dernière pensée était dur à faire convié à mon ami qui sanglotait encore et toujours, lorsque je réussis enfin à le détacher de moi. Je lui tendais alors une boite à mouchoir dont il se servit dans l'instant même, le bruit d'une trompette sortant de son nez. Moi ? Et bien assisse en face de lui, je regardais l'état dans lequel j'étais... trempée par ses larmes et salit par sa morve... Le visage crispé, je n'en démordis pas et, j'enchainais sur la facture qui venait avec le service rendu. Je ne travaillais jamais gratuitement même pour mes amis, enfin, tout dépendait des quels. Vu qu'il avait le porte feuille bien garnie, je lui fis payer les pots cassés, mon appareil ayant subit, au cours de la journée, quelques mésaventures. Lorsque j'eus encaissé mon dû, je donnais un petit remontant à mon ami, un bon bed' que je mis bien en évidence devant lui. Je lui glissais aussi la carte de l'ancien maid café où j'avais eu la malchance de travailler, histoire qu'il pense à autre chose et je partais telle une furie, en direction de mon chez moi, à la pension.

En arrivant à la pension, je montais ni une ni deux les marches qui se présentait devant moi pour ouvrir avec la même rapidité, la porte de ma chambre, y entrer et la refermer. Je me calais alors à celle ci, pour pousser un long soupir. J'avais passer la journée à courir alors ca allait de soi. M'étirant ensuite, je déposais mon appareil sur ma commode, mon sac au pied de celle ci puis j'allais directement me caler devant le miroir de la salle de bain. Quelle vue affreuse j'avais... Mes habits étaient bons à passer à la machine et moi, à la douche. Ce que je fis ni une ni deux. Je jetais l'un après l'autre, mes habits dans la panier à linge, et j'entrais dans la douche. Ah que es bueno... tellement bon que je fondais presque sous la chaleur de l'eau qui coulait délicatement sur moi. Cependant, alors que j'avais fini de me shampouiner et de me rincer les cheveux, j'entendais distinctement une sonnerie qui m'était familière. C'était bien sûr, celle de mon portable. Pensant tout d'abord que c'était un appel, je me précipitais hors de la douche, manquant de tomber par terre, attrapant rapidement une serviette que je mis autour de ma taille, et je sautais sur mon lit pour arriver jusqu'à mon portable posé sur la table de chevet. Quelle déception se fut lorsque je vis que ce n'était que l'opérateur qui m'envoyait un doux message: " Votre crédit et vos options sont renouvelés jusqu'au xx ". Mierda... je me retenais de balancer mon portable sous le coup de l'énervement quand un autre message arriva. Celui ci fut tout de suite plus réjouissant. C'était la belle américaine qui m'invitait pour enfin prendre notre "verre" ensemble. Un large sourire taquin apparut alors sur mon visage et je finis par lui répondre que je la rejoindrais au First. Et voilà, j'étais requinquée pour la soirée.

Je finis de me doucher, de me sécher, de m'habiller: une courte robe noir satiné et bien évidemment décolleté, de longues bottes noires en dains et à talons. Je n'étais pas du genre à aimer me maquiller. Je privilégiais le naturel, bien plus vrai à mon goût. Je mis mes cheveux en chignons, les mèches pendouillant de par et d'autre de mon visage, et un coup de parfum. J'enfilais ma veste en cuir (noir bien sûr, vous l'aurez deviné) et pris mes clés, mon portable (les essentielles) ainsi qu'une pochette contenant quelques clichés. And here we go !

Je passais devant ma boite et déposais à Maki, la réceptionniste de la rédaction, ma pochette. Je lui fis un large sourire en lui demandant de le mettre sur le bureau du Boss qui allait surement encore se mettre en colère: allez savoir quel genre de clichés je lui avais apporté ♥ Notre gue-guerre n'avait aucune fin. Je la remerciais avec politesse et je me dirigeais alors vers le First, avec une certaine impatience.
Il ne me fallut pas longtemps avant d'arriver au lieu-dit du rendez vous, pile à l'heure. Scrutant les horizons, je vis quelques têtes que je connaissais dont le videur qui me fit un clin d'oeil. Je lui souris et tournais alors ma tête vers une blonde qui me paraissait fort familière. Le sourire aux lèvres, je m'approchais de celle ci et tout en lui piquant le briquet qu'elle venait d'obtenir, le coinçant entre mon index et mon majeur, la main levée, je lui dis:

« Hey Blondie, lâche ta cigarette, ta drogue est arrivée. » dis-je avec un certain humour.

Je me postais devant elle, mes yeux bleus toujours aussi perçant, le sourire en coin et l'esprit en ébullition. Ma veste bien ouverte, offrait un beau spectacle à quiconque venait poser son regard sur moi et, me tournant vers ma gauche, je posais le briquet sur mes lèvres, le faisant parcourir chaque recoin de ceux ci. Mon regard toujours tourné vers Haley, j'ajoutais alors:

« Je ne peux pas t'en vouloir si tu refuses. Quand on a pas gouté à de l'espagnol, on ne peut pas savoir ce qu'on rate. Bien... dommage ♥ »

Et c'est toujours sur mes phrases ambiguës que je laissais la belle blonde réfléchir sur leurs significations, profondes ou pas.

Spoiler:

Un rapide coup d'oeil à son portable indiqua à Haley que l'heure était venue. En levant les yeux, elle remarqua que quelqu'un s'approchait d'elle. Les levant davantage, elle reconnu la Belle Espagnole qui s'avançait vers elle. Espagnole qu'elle avait d'ailleurs rencontrée le jour même, lors de cette splendide -magnifique, extraordinaire !- sortie au parc d'attraction. C'est là-bas, suite à une fin d'après midi assez mouvementé, qu'elles avaient convenu de se revoir ce soir.
Et c'est de cette manière qu'elles étaient désormais face à face. Avant qu'Haley ne puisse allumer sa cigarette, le briquet lui glissa des mains, subtilisé par la jeune femme qui semblait bien s'en amuser. Toujours aussi provocatrice, celle-ci lui intima de laisser sa clope. Celle-là ? Jamais.

'~Je lâcherais bien ma clope, si c'en était une.

Elle lui adressa un clin d'oeil avant de laisser volontairement son regard aller et venir le long du corps de la demoiselle, sans gêne. Quand cette dernière porta le briquet à ses lèvres, sans la lâcher des yeux, Haley fit un pas en avant, la saisissant d'une main à la taille, l'autre récupérant le briquet du bout des doigts. Profitant de la proximité qui s'était réduite entre-elles, l'américaine lui glissa à l'oreille :

'~J'ai bien l'intention d'y goûter, à cette drogue espagnole..

Elle se recula ensuite, s'appuyant de nouveau le dos contre le mur, allumant directement son joint d'un geste rapide. Elle tira quelques lattes de fumée pour s'assurer qu'il était bien allumé, puis inspira profondément. Elle recracha la fumée en un soupir d'aise. Dieu, que c'était bon.
Elle leva son regard bleuté vers la jeune femme qui lui faisait face. Son regard était provocant, mais très intense. Elle contemplait Mary, sans s'en cacher, tirant paisiblement sur son joint. Quand elle souffla sa dernière latte, elle tendit le bédo à la belle espagnole.

'~De la Silver Pearl. Ça te dit ?

Elle attendit paisiblement la réponse de son interlocutrice, la main tendue vers elle. Une main baguée de deux anneaux, simples, argentés, dont elle ne se séparait que très rarement. Cela faisait partie d'elle, tout comme ses quatre tatouages. Ils étaient certes assez nombreux, mais restaient discret. Hormis celui qu'elle portait sur le bras, lorsqu'elle était habillée naturellement, aucun ne se voyait. Et tel qu'elle était habillée, seul un petit bout de son tatouage sur l'avant bras se voyait.

'~Après ça, on va pouvoir passer aux choses sérieuses et entrer boire ce verre, non ?

Elle lui adressa un clin d'œil, sachant très bien que la jeune femme ne devait pas avoir oublié cette proposition d'aller boire un verre quelque peu chamboulée dans l'après midi. Et puis, sa présence ici même prouvait qu'elle acceptait toujours.

Cette soirée promettait d'être agréable, et intéressante.

Alors que j'avais décider de débuter nos retrouvailles par un petit jeu de provocation qui me caractérisait bien, je fus vite rattrapée par la réalité et surtout, par la main délicate qui s'était posée sur ma taille. Un instant étonnée, je me suis vue piquer le briquet que je venais à peine de subtiliser, le serpent susurrant ensuite délicatement d'une voix suave dans mes oreilles, des mots plus qu'intriguant. J'en esquissais un sourire, les yeux fermés, pensive mais surtout plutôt amusée.
Depuis notre rencontre, il y avait comme une bataille qui faisait rage entre nous. Toutes deux, nous ne voulions pas lâcher l'affaire, chacune, surement, ne voulant surtout pas perdre et plier face à l'autre. L'esprit de compétition était une vilaine chose mais qui emplissait le cœur du vainqueur d'une certaine satisfaction. Ce soir, j'étais bien décidée à faire danser l'américaine à mon rythme, à la fois énergique, endiablé et surtout plus que provocateur.

Je me tournais alors, lorsque le contact de sa main se faisait moins sentir, et la regarder, tranquillement en train d'allumer son joint, appuyée sur le mur. Erreur grave de ne pas l'avoir reconnu, tant l'odeur lui était particulier. J'en entendais même celui ci m'appeler, me tentant avec sa fumée délicate, jouant le serpent dans les airs. Je me mordais alors la langue pour oublier ce doux parfum. Pour une fois, j'avais décidé de ne pas finir K.O en soirée, alors je n'allais pas commencer à fumer. Savourer sa victoire consciemment, n'est-ce pas mieux ? Vous direz alors que je suis prétentieuse mais je vous répondrais que non. Je me projète juste un peu dans le futur. Est-ce mal ? Et c'est donc lorsqu'elle me proposa si gentillement d'en fumée un peu, que je lui répondis avec une certaine arrogance:

« Non, mais merci d'avoir proposer. Je tiens à rester moi même ce soir. Pleinement consciente de ce que je ferais et de... ce que j'accomplirais ♥ »

Ma bouche semblait avoir adopter la mimique satisfaite d'un sourire, pendant que je tirais en arrière mes mèches qui semblait entamer une rébellion sur mon visage. Puis en observant un instant la queue qui menait jusqu'à l'intérieur du First, je me disais que celle ci et bien trop longue... Il était tend d'user de ses charmes et surtout de ces relations. N'attendant pas que la jeune blonde m'indique qu'il était temps d'y aller, je lui pris la main tout en pressant le pas, le claquement de mes talons touchant le bitume se faisant bien entendre. Arrivant en face du colosse qui servait de videur, j'entrepris mon petit discours.

« Yo Adam-chan. Ca faisait longtemps. Dis moi, tu peux bien me laisser passer avec mon ami, dis ? »

Le videur, un grand afro-américain d'une trentaine d'années, avait été l'un de mes anciens clients. L'un de ces anciens employeurs voulait s'en prendre à lui, pour des fautes qu'il n'avait pas commises. Je m'étais chargé de collecter ce qu'il fallait, pour l'innocenter et avoir la parole de son ancien patron, qu'il ne l'embêterait plus. En même temps, un cliché le prenant en flagrant délit d'activités pseudo sado-masochiste, avait de quoi faire taire n'importe qui. Que j'étais sournoise, mais un travail était un travail, alors comme à mon habitude, je ne reculais devant rien.

« Oh si ce n'est pas MJ. Je m'étais bien dis que je t'avais aperçu dans la foule. Pour cette fois tu peux passer, mais n'en prend pas trop avantage ou sinon c'est moi qui aurait des ennuis. » dit-il, en plaisantant, son accent américain bien audible.

« Gracias ♥ au plaisir de refaire affaire avec toi. »

« Eh, tu ferais mieux de faire attention. Qui se frotte de trop au piment, risque fort d'en ressentir les effets...Hahaha !...» dit-il avec expérience, en s'adressant à Haley, le rire aux lèvres.

Pourquoi donc cette avertissement ? Il n'y avait vraiment rien à craindre de la Mary... non vraiment rien. ♥
J'entrainais alors Haley à l'intérieur, donnant ensuite ma veste à la fille qui tenait le comptoir pour les vestiaires. Les bras dénudés, le dos nus, je m'étirais avant d'entrer réellement dans l'antichambre du divertissement où alcool et jeunes écervelés venaient danser aux sons de la musique plutôt entrainante. Attrapant la main de Haley, je l'emmenais au comptoir du bar, m'asseyant à ces cotés, sur l'un des tabourets. Je la lâchais ensuite, lui rétorquant :

« Il aurait été bête de te perdre à peine arriver. Je suis sûre que tu es déçue de ne plus la tenir. » dis-je, en rigolant.

En regardant les nombreuses bouteilles colorés arborant les étagères du bar, je ne m'étais pas encore décidée sur ce que j'allais prendre pour "digestif". Hésitante, je me tournais vers l'américaine pour lui demander son choix:

« Et pour notre belle blonde se sera ?

L'ambiance était assez bien, il n'y avait pas encore de grabuge ou de mecs à moitié bourrés en train de vomir. La musique, un mélange de techno/trance, me donnait réellement envie de bouger mais prenons d'abord des forces, avant d'entrer en piste. C'est ainsi, les bras croisés sur le comptoir, la tête tournée vers l'américaine, que j'attendais sa réponse, m'en apprenant peut être un peu plus sur elle. Surement d'ailleurs, car les boissons en disent long sur ceux qui les portent à leurs lèvres.

Spoiler:

La Belle Espagnole refusait ce présent que lui faisait Haley. Tant pis pour elle, ce n'était pas tous les jours que l'américaine offrait sa propre consommation, gratuitement. M'enfin, ce n'était rien, Haley aurait bien le temps pour en profiter seule. Ce qu'elle comptait faire, bien évidemment.
Mary les fit entrer grâce à ses relations. Facile, Haley en avait aussi. Mais cet afro-américain à l'accent bien marqué lui était totalement inconnu. La jeune blonde le dévisagea un instant, nullement impressionnée par sa carrure ou son poste. C'est qu'elle savait se servir de ses poings, la demoiselle. A vrai dire, si il avait été cas du contraire, elle aurait eu une multitude d'ennuis en plus. Mais passons.
Quand le videur s'adressa à elle, elle eu une réaction immédiate. Il s'avisait de lui donner un conseil, et puis quoi encore ? Elle n'avait nullement besoin de faire attention à quoi que ce soit. Jamais une situation ne lui avait échappé, ça n'allait sûrement pas commencer ce soir. Elle commença donc par le jauger, avant de lui répondre sur un ton totalement détaché :

'~C'est ça. On en reparlera.

Elle lui passa sous le nez avec son air de dédain total. En fait, il s'agissait plus d'un mélange de dédain, de mépris et d'ignorance. C'était elle, tout simplement.
A peine entrées dans la boite de nuit, Mary lui saisit la main et l’entraîna au bar. Elle ne perdait pas de temps, Haley n'avait même pas eu le temps de regarder si elle connaissait quelques têtes... Contrainte de s'asseoir au bar, elle s'installa face à l'espagnole, les jambes croisées. Quand celle-ci assura qu'elle savait qu'Haley était déçue de ne plus lui tenir la main, un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Tournant la tête vers le comptoir, elle se contenta de répondre :

'~Peut-être bien. Je me consolerais plus tard dans ce cas.

Un léger instant de réflexion et son choix était déjà arrêté quand à la boisson qu'elle allait consommer. Une boisson pour laquelle elle optait souvent pour sa douceur et sa brutalité, mais aussi pour sa couleur, dans laquelle elle pouvait plonger son regard en cas d'ennui. Une couleur qu'elle aimait tant observer.

'~Pour moi ce sera un Blue Lagoon. Et toi ?

Elle posa son regard sur le visage de l'espagnole, la détaillant une fois de plus. Elle avait vraiment un charmant visage. Afin de ne pas s'attarder bêtement sur ses traits une éternité, elle décida d'entretenir la conversation. Désignant l'ensemble de la pièce dans laquelle elles se trouvaient, elle demanda, sur son habituel ton détaché :

'~Sinon, tu viens souvent ici ? Je ne t'y ai jamais vue.

Spoiler: