Parce que vivre mes journées entouré de jeunes ne suffisait pas, il fallait que je trouve refuge dans une pension abritant toutes sortes de personnes. Officiellement, c'est moins cher et beaucoup plus commode. Officieusement.. C'est bien plus amusant.

Parler de soi et de son physique est une chose qui semble si évidente. Après tout, il suffit de se poster devant un miroir, et de relater ce qu'on y voit. Non, bien sur que ce n'est pas si aisé. Chaque homme et chaque femme a une vision déformé de son propre corps, emploiera des adjectifs plus ou moins adéquats. Voici donc la mienne. Pour un japonais, j'ai la chance d'être grand. Cela se doit uniquement aux origines lointaines et anglaises de ma famille, j'en ai hérité des yeux légèrement pourpre, problème génétique de pigmentation, aussi doux et enivrants qu'un rubis. Joie. Mes pupilles sont un véritable cadeau de la nature, et je plains celui qui viendra à s'y perdre, cherchant à décrire les multiples reflets qui s'y caractérisent. Mes cheveux sont gris, une teinture évidemment. Mais comment y résister ? Ils s'accordent tellement mieux à mon regard, leur rendant toute leur splendeur. Les traits fin, typiquement japonais, je suis délicatement musclé, puisque je n'aime contempler un homme baraqué, je ne vois pas pourquoi je le serai. Oh, je n'entre pas en compétition avec Narcisse non, puisque l'exagération n'est pas ma façon d'être. Que suis-je alors ? Une personne agréable au regard et au toucher, c'en est certain. Un léger défaut des yeux m'oblige à porter des lunettes si je désire lire. Soit. Cela me donne un certain charme, même si je me préfère sans. Oh ! J'ai une légère cicatrice de cigarette écrasée au milieu de mon torse.. Les amants sont parfois bien étranges.. Et pour ce qu'il est de s'habiller, J'arbore un style simple et efficace. Tenue exigée au travail, pantalon de toile ou jean accompagnés de chemises et de cravates pour l'extérieur. J'affectionne tout particulièrement les t-shirts à message amusant une fois dans mes appartements. Je n'aime pas avoir chaud, et à l'image de mes mains, j'aime ressentir le froid, j'ai frissonner et devoir me réchauffer.. De chaleur humaine, évidemment. Petit détail supplémentaire, je m'amuse à prendre une voix suave et lassante.

Voila que vous êtes bien curieux.. Il faut aussi que je parle de mon caractère, de ma façon d'être et de ma manière d'interagir avec les autres ? Soit. Je ne pense pas être quelqu'un de foncièrement méchant, même si je sais bien que j'aime contrôler, que j'aime voir mes interlocuteurs perdre pieds. Manipulateur donc, puisqu'il faut bien commencer par mes qualités. Oui je manipule, et Dieu que j'aime ça ! Surtout envers la gente féminine.. Pourquoi ? Puisqu'un homme est généralement fait pour aimer les femmes, et ceci en retour, il m'est bien plus facile de les charmer, de les faire espérer, de les lâcher par la suite. Ni baiser si rien d'autre, jamais les femmes n'arriveront à faire battre mon cœur, ils sont si peu à y parvenir déjà. J'aime les femmes, uniquement dans le but de les utiliser, de m'amuser. Je ne pense pas pouvoir aimé. Ou du moins, je n'ai jamais aimé. Le jeu de la séduction étant bien tentant pour me fixer à un seul et unique partenaire... Et les jeunes... Les jeunes me semblent tellement attirants, tellement plus puisqu'il m'est interdit de les fréquenter de la sorte. Oui, je chasse, j'aime séduire et être hors la loi. Après tout, aimer est un crime ? Les adolescents que j'ai charmé vous le démentiront, ils étaient.. Tellement consentant. Un salaud ? Oh, que le mot est désagréable à entendre. Mais qu'il est juste. Après tout ce n'est pas tellement ma faute, je suis atteins de boulimie sentimentale, j'aime charmer, et j'aime qu'on me charme, j'aime qu'on me désire. On me dit plutôt froid. Pourquoi ? Disons plutôt que je suis difficile à atteindre, que je ne joue pas dans toutes les catégories. La culpabilité ? Pourquoi vivre dans le regret ? Après tout, on ne vit qu'une fois, et je compte bien en profiter. J'aime donc vivre, et j'aime tout ce qui se rapporte à la vie. Aider les autres à prolonger le leur était surement ce qu'il me restait de mieux à faire.. Et travailler dans un pensionnat rempli de jeunes.. Un paradis sur terre. Soit. Oui je me suis forgé une carapace depuis longtemps, et vous dire que je peux être fleur bleu et complètement abruti, si quelqu'un capture mon cœur, serait complètement inutile. C'est tellement évident. Encore faudrait-il y parvenir. On ne peut me l'enlever, je suis honnête et franc, trouvant bien ennuyante toutes ses formules de politesses pour éviter de blesser une personne. La vérité blesse ? Ce n'est pas tellement grave, je suis infirmier.

Hum ? Mon histoire ? Pourquoi pas après tout, s'il est nécessaire de la raconter pour expliquer le pourquoi du comment.

Je suis né à Nagoya, et plus précisément dans le quartier de Naka. Et puisque je ne devais pas suffire au bonheur de mes parents, je ne suis pas venu seul, non. Avec moi naissait Akiko, ma jeune sœur de trois minutes mon cadet. Soit, Maman était ravie d'avoir une fille et Papa heureux de voir son nom, si rependu, pouvoir perdurer. Nous contentions tout le monde ainsi. Très vite il s'est avéré qu'Akiko était la meneuse. Je me laissai faire, me laissai punir à sa place, me laissai entrainer dans des plans plus foireux les uns que les autres. Après tout, j'étais l'homme de notre Duo, je devais en assumer les conséquences. Mon enfance se passa plutôt bien, parsemées de bêtises, de punitions, de découvertes bien peu réjouissantes.. Oui Akito, le père noël n'existe pas. Quelle triste journée. Enfin trop calme surement, puisqu'on ne tarda pas à m'envoyer prendre des cours de Kendo. Que je détestai ce sport. Enfin, il me sert à présent, tant en défense qu'en attaque. L'enfant que j'étais était si différent.

Pourquoi un tel changement alors ? Une histoire horrible ? Un meurtre ? Un viol ? Pire encore ? Non. J'ai vécu une vie paisible dans mon petit quartier de Naka, suivant sagement ses cours, choisissant soigneusement mon orientation. Mais voila. Oui voila. Comment supporter chaque jour une sœur complètement tarée ? Je ne la déteste pas, grand Dieu non, mais quand même, j'ai très vite su comment être réaliste. Des délires.. encore des délires.. Où comment la paranoïa vous gâche une adolescence. Akiko a eu le malheur de subir tout cela. De devoir chaque instant craindre la moindre chose. La soutenir ? Au début, oui. La rassurer, lui dire que non, qu'on est en sécurité. Et puis, et puis l'homme est un connard. Très vite je me suis rendu compte qu'il était bien plus amusant d'aller dans son sens, de la pousser à bout, de voir ses réactions lors de ses crises. Cruel ? Surement oui. Mais elle me gâchait tant l'existence. Je ne peux pas lui enlever, elle m'a permis de découvrir à quel point j'aimais la torture, à quel point j'aimais manipuler les autres. Soit, j'allais vivre ainsi à présent, j'allais continuer dans ce sens, puisque j'aimais tant cela.

Pourquoi infirmier ? Parce que rester près de gens faible la journée entière était tellement bon. Les voir paniquer, craindre la fin.. Tellement jouissif. Fou ? Oh, mais la plupart des gens bien le sont non ? Soit. La meilleure solution. Je contentai l'attente de mes parents, et surtout, je me faisais énormément plaisir. Ma tarée de sœur ayant été internée depuis longtemps, il fallait que je me trouve de nouveaux compagnons de jeux. Un seul regret surement. Celui de ne pouvoir retenir l'attention des parents plus longtemps. Ils étaient bien trop sur elle, j'en étais bien trop jaloux. Alors pourquoi un lycée ? Puisque les adolescents sont les êtres les plus fragiles, les plus manipulables, les plus amusant à regarder. Et un petit bonus, leur chair est tendre...Tellement fraiche et à la recherche de nouvelles sensations.