Tout commence par un nez cassé [PV Shin Woo :] ]

Du sang séché s'étendait sur tout son visage, et même sur le trottoir ou il était à moitié allongé. Riosei ne savait plus exactement ou il était. Il savait juste que, trente minutes auparavant, il avait essayé de voler les mauvaises personnes. Trois gars, à première vue gentillets, lui étaient tombés dessus lorsqu'il avait essayé de leurs voler leurs ordinateurs portables. Autant dire qu'à un contre trois, Riosei n'avait pas eu de grandes chances de s'en sortir. Après cinq minutes - qui lui parurent être les plus longues de sa courte existence- de bagarre, le jeune garçon avait fini sur le sol, à moitié inconscient. Son nez et sa mâchoire avaient été cassés, et une douleur lancinante le prenait au ventre. Et il avait du mal à respirer. Il avait essayé de se mettre debout, mais en vain. Il n'avait même plus la force de bouger ses jambes. Et son bras était cassé. Bref, il était en piteux état.

Doucement, il tâta ses poches de son bras valide, et en sortit une cigarette, puis un briquet. Il l'alluma, et aspira une grande bouffée. A peine eut il inhalé la fume qu'une immense douleur lui transperça les poumons, et un gémissement de douleur sortit de sa bouche. Foutus jeunes ! Ils l'avaient bien amochés. Riosei leva les yeux, et vit qu'un homme le dévisageait. Une homme au cheveux bleus. Riosei ricana devant tant d’exubérance, et cracha au sol.

-Tu m'veux quoi le bleu ?

Il avait trouvé ça drôle de faire une remarque sur la couleur de cheveux du type. Puis, leurs regards se croisèrent, et Riosei ne put dire aucun mot sur la couleurs de ses yeux, tant il était... surpris ! Des yeux roses. Soit c'était des lentilles, soit ce type n'était pas normal.

-C'est bien ma veine... Sur toutes les personnes qui habitent ici, il a fallu que je tombe sur le seul hurluberlu du coin, murmura t'il.

Invité

Vous vous promenez tranquillement, flânant en ville. Vous vous contrefichez de l'heure à laquelle vous aller vous couchez et puis, la Pension ne se trouve pas si loin si jamais l'envie vous prend d'aller vous coucher. Donc vous flânez. Vous regardez les vitrines des boutiques, vous remplissant les yeux des multiples couleurs des néons clignotants des enseignes. C'est magique. Bien que vous soyez seul, vous appréciez le moment. Vous êtes au calme bien que toute la ville soit agitée, jamais les japonais ne se reposent. Et puis, vous vous êtes posé à la terrasse d'un café restaurant, vous avez mangé et bu un peu. Pas d'alcool, ça jamais. Vous préférez un bon thé japonais.

Les entrailles réchauffées vous vous adonnez à votre repas et songez. Votre ancien employeur, sa fille, son adorable fille... Vous auriez aimé avoir de ses nouvelles. Celle qui a fait de vous celui que vous êtes. Ce clown aux cheveux bleus, aux yeux roses et à la dégaine d'un travelo d'Harajuku. Son enfant avait un peu plus d'un an maintenant. Marchait-il ? Avait-il su comment prononcer " Maman " et " Papa " ? Vous avez souris à cette pensée. La peste que vous serviez, vous l'aimiez comme votre petite sœur. Cela vous brise le cœur d'avoir été séparé si brutalement d'elle. Vous réglez la note. Cela vous fait mal au cœur. Votre amour du thé vous mettra sur la paille un de ces jours... Vous avez remercié le serveur et lui avez chargé de remercier les cuisiniers pour leur travail remarquable, vous vous êtes ensuite incliné, un peu trop bas au goût du jeune homme qui pouffa de rire, vous trouvant ridicule.

Les gens ne connaissent plus le respect. Comme par exemple, ce jeune garçon, il avait quoi ? 17 ans ? Il était allé chercher des misères à trois trentenaires qui l'avaient massacré. Il ne bougeait plus. Et vous, protecteur et idiot que vous êtes, vous vous étiez approché. L'enfant était dans un état misérable. Vous vous êtes accroupi, observant le corps du garçon, démantibulé. Son nez : cassé, sa mâchoire : cassée, son bras : cassé, son ventre : en bouillie et ses jambes : inertes. Idiot qu'il était, il avait tenté de se relever. Plus bête encore, il avait essayé de fumer, puis comme pour renforcer un quelconque stéréotype que vous pouviez avoir pour les jeunes gens, cet être ensanglanté cracha au sol. Il vous parla mal, mais vous n'y prêtez pas attention. Il ne faut pas céder aux provocations des enfants.

Je suppose que vous ne pouvez plus marcher, jeune homme

Il attrapa la cigarette du garçon et l'éteignit en l'écrasant au sol, de toutes manières, vu son état, il ne pourrais pas tellement faire plus que crier sur notre pauvre ancien majordome.

- Hé ! Ma clope connard !

L'homme aux cheveux bleus avait osé éteindre sa cigarette. Cigarette acheté avec de l'argent dûment volé ! Si Riosei n'était pas dans l'état lamentable dans lequel il était à l'instant, il lui aurait envoyé son poing dans le beau visage bleu et rose de l'homme. Si celui ci était là pour se moquer, il pouvait très bien partir, rien ne le retenait. Malgré ça, le jeune garçon n'arrivait pas à soutenir le regard de l'inconnu. Quelque chose, les yeux roses peut être, l'intimidait. Lui ? Intimidé ? Cette pensée révulsa Riosei, qui, pour faire bonne figure, cracha une nouvelle fois au sol.

- Si tu es là pour te moquer, tu peux t'en aller. J'ai pas non plus besoin de ta pitié.

Riosei se drapait dans sa fierté, bien qu'il ne pouvait pas trop être fier de son état actuel. Il était même impossible pour lui de s'en aller, ou de rentrer à la pension. La pension d'ailleurs, il n'y avait été que très peu, trop occupé à détrousser les touristes ou les passants. Ou même tabasser gratuitement un type qui n'avait rien demandé, ou qui l'avait juste regardé. Son attention revint alors vers l'homme qui se tenait accroupi face à lui.

- ca se voit tant que ça que je peux marcher du con ? Si je le pouvais, tu serais déjà par terre et moi très loin de toi. Hé connard ! -il héla un passant qui avait souri en le voyant- c'est ma photo que tu veux ? Ou mon poing dans ta tronche ?

Passablement énervé, Riosei retroussa la manche de son bras cassé et se gratta le bras, où des marques innombrables de piqûres étaient visibles. L'oeil vitreux, il regarda enfin l'homme dans les yeux. Il avait les traits fin, on aurait pu croire que c'était en fait une femme qui se tenait devant lui. Il cracha alors de nouveau, essaya de se redresser, et un gémissement sourd passa ses lèvres.

- [color=orange]Tu me veux quoi alors ? Me regarder ?[/color]