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 CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.

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CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Vide
MessageSujet: CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.    CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Icon_minitimeMer 25 Mai - 18:19

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» Dossier d'inscription à la Pension Kohime


CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  559422
© Chrona Makenshi from Soul Eater.

    • Nom : Makenshi.
    • Prénom : Chrona.
    • Âge & Date de Naissance : 15 ans - 04/07/1995.
    • Nationalité : Origines japonaises, née en terres américaines.
    • Orientation sexuelle : Inconnue.
    • Profession : Lycéenne, mais ne s'est jamais rendue en cours.



CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Sansre24





CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Sansre24


Raisons pour lesquelles vous venez habiter à la pension.
Après un triste concours de circonstances, principalement composé du jugement de sa mère et de sa condamnation pour tous ses crimes, Chrona s'est vue assigner une chambre au sein d'une pension japonaise, aucune famille d'accueil ne souhaitant la prendre en charge.


Description physique.
Tout d'abord, vous le remarquerez bien vite par vous-même, Chrona est androgyne. Dès le premier regard, il vous sera impossible de discerner si vous avez affaire à un garçon ou à une fille. Bien que Chrona soit bel et bien un élément du sexe féminin, rien ne joue en sa faveur, et sa poitrine extrêmement plate, quasi-inexistante, constitue à elle seule la plupart des interrogations quant à son sexe. La petite taille de Chrona ainsi que sa silhouette squelettique lui confèrent une allure aussi frêle que chétive. En effet, elle mange peu et ne dort quasiment pas - hantée par d'affreux cauchemars dès qu'elle clôt les paupières -, en cela elle ressemble à une entité fantomatique, impression renforcée par sa maigreur alarmante, sa pâleur extrême ainsi que ses yeux cernés. Concernant son visage, pour être honnête, Chrona n'est pas le genre de fille que l'on peut qualifier de jolie, ou encore de charmante. Quelconque suffit. Le visage triangulaire, les traits fins, le teint blafard, Chrona n'a aucun atout qui accroche le regard. Ses yeux, bordés de cernes et constamment baissés, sont d'un gris azuré terne et triste. Le tout donne un sentiment de fatigue, mais pas de fatigue physique, non : une lassitude de la vie. Une déprime constante. Chrona est une personne capable de mettre mal à l'aise n'importe qui rien qu'en croisant son regard - chose qui se produit peu souvent. Son visage est encadré par une chevelure rose qui tombe en mèches désordonnées autour de son petit minois pâle. Enfant, Chrona avait les cheveux longs. Pour une obscure raison, sa mère les lui a un jour sauvagement coupés, sans se préoccuper du résultat désastreux qu'elle laissait derrière elle : une coiffure - si l'on peut l'appeler ainsi - asymétrique et irrégulière, courte dans l'ensemble mais dont certaines mèches disgracieuses tombent autour de son visage et dévoilent ses oreilles. Au-dessus d'un petit nez retroussé prend place une bouche aux lèvres fines et blanches, dont les commissures ne se relèvent jamais pour sourire. En plus de son apparence pâle et presque diffuse, Chrona possède quelque chose qui surprend et effraie. Son parfum. Tout le monde a sur la peau son propre parfum naturel, parfois perceptible, parfois trop léger. Chrona, elle, dégage l'odeur du sang. Un parfum macabre qui n'échappe à aucun nez. Non pas que ce soit une odeur insupportable, non, mais une senteur qui se détache tellement des autres qu'elle accroche immédiatement les narines.


Description morale.
C'est là que tout se complique. Car Chrona n'est pas seule dans son corps, ou plutôt dans sa tête. Depuis l'enfance, elle a en elle un mal que l'on appelle bien futilement par le nom barbare de schizophrénie. L'évocation même de ce mot entraîne toujours des réactions telles que : Ben c'est pas dur, elle est folle. Eh bien non. C'est beaucoup plus compliqué et beaucoup plus subtil que ça. Chrona possède donc deux visages, le premier étant sa véritable personnalité. Chose entièrement due à son enfance très difficile, Chrona est une personne très perturbée, renfermée sur elle-même et d'une timidité et pudeur sans égales. Elle est très craintive, et a été perpétuellement enfermée dans la résidence de sa mère jusqu'à son arrivée en pension, ce qui fait qu'elle ne connaît rien du monde qui est familier à ceux de son âge. N'ayant jamais eu d'amis - mis à part un petit lapin, que sa mère lui a finalement ordonné de tuer, ce qui a constitué son premier meurtre - Chrona ne sait pas ce que veut réellement dire avoir un ami, et n'a jamais su comment communiquer avec les autres. On ne lui a jamais appris. Alors elle s'est renfermée sur elle-même et a sombré dans une douce folie, ce qui a donné naissance à son deuxième visage, Charon - anagramme de Chrona. Vous le verrez plus en détail dans la partie suivante, mais la mère de Chrona a donné vie à cette dernière simplement pour disposer d'un complice dans ses crimes sanglants. Chrona, très douce, ne pouvait pas se résoudre à tuer tous ces gens, et en même temps ne pouvait pas se permettre de décevoir sa mère, qui était sa seule famille. Alors Charon est apparue. Lorsqu'elle prend le contrôle du corps de Chrona, ses yeux s'assombrissent et roulent dans leurs orbites, animés d'une lueur mauvaise, et un sourire cruel étire des lèvres. Parfait contraire de Chrona, elle se complaît dans la violence et a consciencieusement accompli un par un tous les meurtres que sa génitrice lui a ordonné. Elle aime avoir les paumes couvertes de sang et entendre les hurlements ; en mot c'est un véritable monstre aux pulsions meurtrières. Bien que Charon existe afin de protéger Chrona face à ses peurs, cette dernière - totalement pacifique - l'a vue prendre tellement de vies sans rien pouvoir faire que la sienne lui est devenue insupportable. Elle a plusieurs fois tenté de mettre fin à ses jours pour payer les crimes monstrueux dont elle était indirectement l'auteure, mais ça n'a jamais fonctionné. Pour Chrona, la vie est un fardeau. Elle se répète souvent qu'elle aurait aimé ne jamais naître. Elle est perpétuellement seule, les actions de sa mère et celles de Charon alimentent de nombreuses rumeurs qui poussent tout le monde à l'éviter, personne ne la comprend ou n'est en position de l'aider, et Charon ne cesse de commettre des meurtres. De plus, la nuit effraye Chrona. Elle ne dort presque pas : dès qu'elle ferme les paupières, de monstrueux cauchemars viennent la tourmenter. Les malheureuses victimes de Charon baignent dans leur sang. Elles hurlent, encore et encore, criant vengeance et incitant Chrona à une énième tentative de suicide afin d'expier les fautes de son autre elle. La jeune fille passe donc d'innombrables nuits assise dans le coin d'une pièce, la tête entre les mains, à pleurer en silence tout en ressassant des pensées ténébreuses.


Votre histoire.
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CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Iiiiiix
Salon, Demeure de Médusa, Los Angeles, 1999.

- Maman, j'ai faim ...
- Combien de fois t'ai-je dis de ne pas m'appeler Maman ?
- Pardon, Madame Médusa ... Mais j'ai f -
- Va-t'en maintenant, et débrouilles-toi, j'ai du travail !

Penaude, la petite Chrona baissa la tête. Médusa lui avait déjà tourné le dos et continuait de couvrir une feuille de papier de son écriture droite et serrée. L'enfant se dirigea silencieusement vers un coin de la pièce et s'y assit, les genoux remontés contre la poitrine. La faim lui tenaillait l'estomac, il y avait plusieurs jours qu'elle n'avait pas mangé. Un gargouillis bruyant brisa le silence, mais Médusa n'y prêta aucune attention. Elle ne donnait de quoi manger à sa fille que lorsque l'envie lui en prenait, autant dire peu souvent. Chrona soupira faiblement et posa le front sur ses genoux, trompant sa faim et son ennui en comptant les secondes.
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Cour intérieure, Demeure de Médusa, Los Angeles, 2001.

Un silence lourd et inquiétant pesait à l'intérieur de la demeure. Médusa était absente, laissant une énième fois Chrona seule et livrée à elle-même. Cette dernière voyait souvent sa mère partir, sans savoir quand elle reviendrait. Parfois ses absences ne duraient que quelques heures, parfois une journée, parfois plus. S'ennuyant à mourir, la petite Chrona quitta le coin où elle était assise et traversa la pièce pour se planter devant la cage de son lapin. C'était le seul plaisir que lui avait accordé l'auteure de ses jours, et Chrona s'était prise d'affection pour le petit animal. Elle le pris dans ses bras et sortit dans la cour intérieure, qui n'était qu'une simple étendue de sable. Pas une seule goutte d'eau, pas un seul brin d'herbe, pas un seul jouet d'enfant. Rien que du sable. Du bout du pied, Chrona traça un large cercle puis s'assit au milieu, le lapin posé sur ses genoux.

- Voilà, ici c'est mon territoire. Personne ne peut franchir cette ligne.

Chrona posa la main sur la douce fourrure du lapin et le caressa longuement. Malgré la présence de l'animal, l'ennui persistait toujours, et cet affreux silence avec lui.

- Je me sens à l'abri ici ...
CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Iiiiiix
Salon, Demeure de Médusa, Los Angeles, 2004.

- Chrona, viens ici.
- Tout de suite, Madame Médusa.

Chrona s'exécuta et, fébrile, rejoignit sa mère dans le salon, où celle-ci l'y attendait les bras croisés et le regard dur. Lorsque sa fille pénétra dans la pièce, Médusa désigna le sol du doigt. Chrona baissa les yeux et aperçu son lapin prostré au sol, la fourrure hérissée de peur. Elle jeta un regard interrogatif à sa mère et avant même d'avoir pu ouvrir la bouche, cette dernière lui tendit quelque chose. Un couteau. Un long couteau de cuisine affreusement tranchant. Tremblante, Chrona s'en saisit et jeta de nouveau un regard d’incompréhension à sa mère, qui lui assena d'un ton froid :

- Qu'est-ce qu'il y a, encore ?
- M-mais Madame Médusa ... Qu'est-ce que ... Qu'est-ce que je suis censée faire avec ce couteau ?
- Quoi, tu n'as pas encore compris ? Mon Dieu, ce que tu peux être stupide ... Tu vois le lapin, par terre ? Eh bien ce n'est pas compliqué. Tue-le.

Ces deux derniers mots résonnèrent en elle comme une menace.

- Le ... Le tuer ?
- Puisque je te le dis !

Paniquée, Chrona posa les yeux sur son lapin, recroquevillé de peur, comme s'il devinait le sort qui l'attendait. Elle demeura ainsi de longues minutes, puis se tourna effarée vers sa mère.

- Mais je ne peux pas !

A ces mots, Médusa la transperça d'un regard glacial. Puis elle saisit durement le bras de Chrona et l'entraîna le long d'un couloir pour la mener finalement devant une porte que Chrona n'avait jamais vue autrement que close. Médusa l'ouvrit, dévoilant une pièce totalement sombre et minuscule, et y jeta l'enfant sans ménagements.

- Je ne supporte pas les enfants qui ne savent pas écouter. Tu mérites une punition. Tu ne sortiras pas d'ici avant plusieurs jours.
- Non ! sanglota Chrona. Il fait tout noir là-dedans, je ne veux pas rester ici !

Ignorant sa supplique, Médusa tourna les talons et referma la porte. Chrona entendit une clé tourner dans la serrure, puis le bruit de pas qui s'éloignait, et enfin, plus rien. Juste le silence, un silence lourd et menaçant. L'enfant tourna la tête pour regarder autour d'elle, mais ne pu rien distinguer tant la pièce était plongée dans l'obscurité. Abattue, elle s'assit en remontant les genoux contre la poitrine. Combien de temps passa ainsi, elle n'aurait su le dire. Mais la monotonie qui s'était installée fut soudainement brisée par un son étrange. Un rire résonna à l'intérieur de sa tête. Bien que surprise, Chrona n'y prêta pas attention et posa son front sur ses genoux. C'est alors que sa propre voix se fit entendre :

- Comment tu t'appelles ?
- Je ne sais pas qui tu es, répondit Chrona d'un ton monotone, mais je n'ai jamais su comment communiquer avec les autres, alors ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer.
- Ah ? Bon, peu importe. Mais réponds au moins à ma question, s'il te plaît. Comment tu t'appelles ?
- ...
- Bon. Pourquoi tu ne veux pas me dire ton nom ?
- ...
- On ne peut pas tenir une conversation avec toi ! Puisque c'est ça, je vais m'en aller. En tout cas, sache que je me nomme Charon. Et que je suis toi.
- C-Comment ça ?

La question avait fusé sans que Chrona ne puisse la retenir. Mais trop tard, cette Charon ne répondait déjà plus. Après quelques instants de perplexité, elle reprit sa position initiale et reposa son front sur ses genoux, sans plus penser à rien.
CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Iiiiiix
Salon, Demeure de Médusa, Los Angeles, 2004.

Comme elle l'avait annoncé, Médusa avait libéré Chrona après trois jours, pour la replacer dans la même situation qui lui avait valu sa punition : lapin, couteau, meurtre. Bien que passer à nouveau trois jours entiers dans l'obscurité ne la tentait pas, Chrona ne put se résoudre à tuer l'animal. Refus qui avait eu pour résultat de la reconduire aussitôt dans la pièce noire. Après plusieurs heures passées à sangloter, le même phénomène que la dernière fois se reproduit. Chrona entendit sa propre voix résonner dans sa tête :

- Oh, arrête de pleurer, ça m'agace. Je ne supporte pas les larmes.
- C-C'est toi ?... C-Cha ... Charon ?
- Oui, c'est moi. Flattée que tu te souviennes de mon nom. Et toi, tu ne veux toujours pas me dire le tien ?
- ... Chr-Chrona.
- En réalité, j'ai toujours su ton nom. Je voulais simplement que ce soit toi qui me le dise.
- M-Mais qui es-tu et pourquoi connais-tu mon nom ? Et pourquoi as-tu ma voix ? Pourquoi est-ce que je ne te voie pas ?
- Oh là là, tu poses trop de questions. Bien, si j'ai ta voix et si je connais ton nom, c'est parce que je suis toi, je te l'ai déjà dit.
- M-Moi ? Mais c'est impossible !..
- Ah oui ? Eh bien, laisse-moi répondre à ton autre question avant de voir si ce que je dis est impossible. Tu ne me vois pas, hein ? Ferme les yeux et concentre-toi.

Aussi effrayée qu'indécise, Chrona s'exécuta tout de même. Après tout, elle n'avait rien à y perdre. Elle ferma donc les paupières et prit une grande inspiration. A l'intérieur de sa tête, elle se vit. C'était son portrait parfait, hormis le regard fourbe et le sourire moqueur qui ne lui ressemblaient pas. Sursautant, elle rouvrit instantanément les yeux.

- Mais ... Tu es ... dans ma tête ?
- Puisque je suis toi, où veux-tu donc que je sois ?
- ...
- Tu n'as pas l'air convaincue. Pourtant je ne te veux aucun mal, bien au contraire. Je suis là pour t'aider. Tu pleurais tout à l'heure, racontes-moi pourquoi.
- ... C'est Madame Médusa ... Elle veut ... que je tue mon lapin d'un coup de couteau. Mais je ne veux pas ! Il est mon seul ami !
- Mais tu n'as pas le choix. Un autre refus et ce sera un autre séjour dans cette pièce.
- Qu'est-ce que je dois faire ? sanglota Chrona.
- C'est là que j'interviens. Je suis là pour t'aider, n'oublies pas. Alors laisse-moi ton corps.
- Pardon ?
- Puisque je suis toi, je peux utiliser ton corps. Il suffit que tu te concentres pour me laisser le contrôle, ce ne sera pas facile, mais essaies.
- Bien ...

Les idées confuses, Chrona hésita à s'exécuter. Qu'est-ce qu'il se passait, au juste ? Ce n'était pas un cauchemar, elle se sentait parfaitement éveillée. Elle parlait donc ... avec elle-même ? Comment cela était-ce possible ? Indécise, elle finit par obéir à Charon et ferma les yeux. L'image de cette dernière apparut aussitôt dans son esprit, et, en faisant un énorme effort pour ignorer ce sourire cruel, Chrona passa de longues minutes à se plonger dans une intense concentration, malgré qu'elle soit certaine de la stupidité de son acte. Comment pouvait-on laisser son corps ... à quelqu'un d'autre ? Soudain, Chrona sursauta violemment. Sa main venait de bouger sans qu'elle ne l'ait voulu. Au même instant, un cri résonna dans sa tête.

- Tu as réussi ! Enfin ... Enfin je peux bouger ! J'attendais ça depuis si longtemps !

Chrona frissonna face à ses paroles dignes d'un mauvais film d'horreur. Elle s'aperçut soudain qu'elle se levait, mais à aucun moment elle n'avait voulu se redresser. C'était une sensation aussi affreuse que merveilleuse, elle se sentait telle une marionnette obéissant à une autre volonté qu'à la sienne.

- C'est bien, je suis contente que tu y soit parvenue, se radoucit Charon. Laisse-moi maîtriser tes mouvements jusqu'à l'arrivée de Médusa, d'accord ? A ce moment-là, je tuerais le lapin pour toi, tu ne sera ainsi pas responsable de sa mort.
- B-Bien ... Merci .... Charon.

Médusa arriva lorsque les trois jours ce furent écoulés. En ouvrant la porte, elle aperçut Chrona, d’ordinaire si douce et effacée, se tenir devant elle comme si elle attendait son arrivée, les yeux animés d'une lueur mauvaise et un sourire cruel sur le visage. Dissimulant le sourire satisfait qui étira ses lèvres, Médusa reconduit sa fille face au lapin tremblant, et lui tendit le couteau. Chrona - ou plutôt Charon - s'en empara à deux mains et, sans l'ombre d'une hésitation, le planta violemment au travers de l'animal. Après quelques spasmes, ce dernier cessa tout à fait de bouger, et une flaque de sang s'étala au sol, saluant sa mort. Médusa gratifia sa fille d'un sourire cruellement satisfait, puis déclara :

- Bien, nous allons pouvoir commencer les choses sérieuses. Chrona, dans une semaine, nous partons pour le Japon.

L'intéressée hocha la tête en guise de réponse. Médusa tendit la main sur le côté, désignant un petit livre qui trônait sur une table, et quitta la pièce, laissant le cadavre du lapin s'étaler misérablement au sol. Charon enjamba le défunt animal pour se saisir du livre que lui avait montré sa mère. "Apprendre les bases de la langue japonaise". A quoi cela servirait-il ? Chrona n'avait jamais communiqué avec quelqu'un d'autre que Médusa et cette Charon. Jamais elle n'était sortie de la résidence de sa mère. Elle ne connaissait rien du monde extérieur et ne voulait rien en connaître. Il lui faisait peur.
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Pensées de Chrona, Japon, 2011.

Ça me fait mal de repenser à tout ça. Finalement, c'est de ma faute si j'en suis là aujourd'hui. On me dénigre, on m'appelle la fille de la sorcière, on me dévisage avec terreur, on vient me cracher son mépris au visage. J'aurais préféré ne jamais naître, rien de tout ça ne serait arrivé. J'entends le rire de Charon au fond de moi pendant que je rumine ces pensées. Je la hais. Je la hais de toutes mes forces. Elle m'a menti depuis le début. Elle s'est servie de ma crédulité d'enfant pour me manipuler. Le jour où tout à commencé, j'avais neuf ans. Médusa, celle que l'on appelle la sorcière et qui a fait l’erreur de me donner la vie, voulait me mettre à l'épreuve. J'étais petite à ce moment-là, je ne comprenais pas pourquoi. Maintenant je le sais. Elle voulait que je tue d'un coup de couteau mon lapin, celui qui a été mon seul ami, mon seul réconfort pendant mes moments d'ennui. Ça peut paraître stupide, mais depuis ma naissance, je ne suis jamais sortie de la résidence de ma mère - que ce mot m'arrache les lèvres. Je n'ai jamais parlé à personne d'autre qu'elle. Je n'ai jamais vu une autre personne qu'elle. En d'autres mots, je ne connais strictement rien du monde extérieur. Alors, comment aurais-je pu avoir le peu de bon sens que possèdent tous les enfants normaux âgés de neuf ans ? La seule chose qui rendait ma vie moins monotone était la présence de ce lapin. Le tuer était tout bonnement inconcevable. Face à mon refus, j'ai été punie. Trois jours d'enfermement dans une pièce totalement obscure. C'est alors que Charon est apparue. Elle disait être moi la première fois qu'elle m'a parlé, pour me laisser dans le mystère et certainement attiser ma curiosité. Puis elle s'est tue. Médusa est revenue me chercher, mais je me suis de nouveau refusée à tuer ce pauvre lapin. Trois autres jours dans le noir. Charon est revenue alors que je me morfondais. Cette garce. Elle a parfaitement choisi ses mots, elle a parfaitement dissimulé la vérité pour mieux me berner. Elle ne cessait de me dire qu'elle était moi, et qu'elle ne voulait que m'aider. Que de belles paroles que je n'aurais jamais dû croire. Et pourtant je les ai crues. Je l'ai laissée faire, je l'ai laissée prendre le contrôle de mon corps, contrôler mes mouvements. Je l'ai bêtement laissée s'approprier une part de ma volonté. A ce moment-là je ne savais rien, je voyais encore en elle ma sauveuse, celle qui pourrait faire à ma place toutes les choses abjectes que demandaient Médusa. Que j'ai été bête ! Je suis ensuite partie au Japon avec ma génitrice. Je n'avais absolument aucune idée quant à la raison pour laquelle nous avions traversé le Pacifique. Là-bas, rien n'a changé. Je restais perpétuellement enfermée, coupée du monde, ignorant la vie qui m'entourait. La seule chose qui différait de ma vie aux États-Unis, c'était la langue. Le japonais est une langue complexe, ce qui n'était pas pour me déplaire. Je m'ennuyais toujours à mourir, cloîtrée dans la résidence de Médusa. J'ai donc passé la totalité de mon temps à apprendre cette langue, et grâce à cela, j'ai oublié pendant de longues semaines ce que signifiait l'ennui. Durant ces semaines d'apprentissage, Médusa me laissait tranquille. Nous avions déménagé, ce qui cachait forcément quelque chose, mais je ne me doutais de rien. J'aurais pourtant dû remarquer que ce calme était trompeur. Un beau jour, elle m'a tout expliqué. On la surnommait la sorcière. Pourquoi ? Infirmière douée et connaisseuse, elle n'en était pas moins une dangereuse meurtrière qui prenait plaisir à ôter consciencieusement des vies, de façon propre et organisée, sans jamais laisser de preuves derrière elle. Bien que les familles des victimes soient sûres de l'identité de celle qui leur avait ravit un proche, la police ne pouvait rien contre elle, faute de preuves. Elle m'a aussi dit qu'elle avait un projet. Un grand projet. Mais jamais elle ne m'en a donné les détails. Elle m'a juste dit que pour l'aider, je devais lui obéir bien gentiment et tuer toutes les personnes qu'elle me demanderait de supprimer. Je n'étais qu'à demi-inquiète : Charon était là. Charon était là pour faire ce qu'il m'était impossible de faire. D'abord Médusa ne m'a demandé d'assassiner qu'une seule personne par mois, environ. Puis, très vite, la fréquence s'est accélérée. Elle m'a enjointe d'ôter de plus en plus de vies. J'en devenais folle. Charon se faisait plus cruelle à chaque meurtre. Elle s'enivrait des hurlements, du sang, des os qui craquaient, de la chair qui se déchirait. Elle devenait incontrôlable. Elle devenait, parfois, maître de mes mouvements alors que je ne l'y avait pas invitée. Elle prenait l'habitude de s'approprier mon corps sans se soucier de mon avis, et commençait à s'échapper de la résidence pour tuer tous ceux qui croisaient son chemin, bien que ce ne soient pas des personnes sur la liste de Médusa. Après chacun de ses meurtres, elle revenait docilement à la résidence, s'asseyant dans le coin d'une pièce pour lécher le sang qui maculait ses paumes avant de s'endormir, me rendant à ces moments-là le contrôle de mon corps. Je n'en pouvais plus d'être ainsi manipulée telle une marionnette. Un jour, je le fit remarquer à Charon. Et ce jour-là, toutes mes illusions volèrent en éclats. « Alors comme ça, tu crois toujours que je suis toi ? Pauvre idiote, ça me ferais bien vomir d'être toi. Toujours à pleurer, toujours à te morfondre. Ah, tu te demandes qui je suis, finalement ? Imbécile. Depuis toutes ces années tu ne t'en es pas aperçue ? C'est impossible que je sois toi. Toi, tu es toi, et c'est tout. Tu es unique. Moi, je suis une personne, au même titre que le tien. Sauf que Dieu n'a pas été assez complaisant pour m'offrir un corps. Non, il a été ironique et m'a assigné le même corps que toi. Nous sommes deux dans ton corps. Oui, c'est le tien. Mais j'ai le droit d'exister, non ? C'est cela que vous autres appelez schizophrénie. En théorie, c'est ton corps, tu devrais donc parvenir à vivre en ignorant mon existence. Mais tu es faible, tellement faible, et tellement naïve que tu as cru mes mensonges et m'a laissée prendre le contrôle de ton corps tellement de fois que j'ai acquis ma propre part de volonté. Laisse-moi te dire une chose. Personne n'a besoin de toi en ce monde, même ta mère ne t'a mise au monde que pour disposer d'un outil. Je compte bien accroître la puissance de ma volonté et écraser la tienne, jusqu’à ce que tu disparaisse. Jusqu'à ce que tu n'en sois plus réduite qu'à te terrer au fond de toi-même, à me regarder commettre des meurtres, impuissante. Oui, c'est cela. Je veux te tuer. Te tuer. Un corps pour deux, c'est quelqu'un de trop ». Ses paroles m'ont brisée. Elles m'ont montré à quel point j'avais été stupide de la croire. Mais à présent, il était trop tard. Charon devenait trop virulente, et je n'y pouvais rien. A partir de ce jour, j'ai quasiment cessé de dormir. Charon était capable de prendre le contrôle de mon corps pendant mes moments de vulnérabilité. J'en devais maigre et pâle, les yeux cernés et vides. Je ne vivais plus. Et Charon, elle continuait. Elle profitait de mes instants de somnolence pour agir et continuer à tuer. Consciente qu'il me serait impossible de lutter contre elle, j'ai commencé à chercher un moyen de mettre fin à mes jours. Plus Chrona, plus de Charon. Mais jamais je n'ai réussi. Parfois Médusa me trouvait et me sauvait, grâce à ses connaissances approfondies en médecine. S'ensuivait généralement un sermon qui ne faisait que confirmer les paroles de Charon. Qui sera là pour tuer mes cibles si tu disparais ? entendais-je toujours. Je ne crois que ce seraient les mots d'une mère normale. Parfois, je me réveillais dehors, quand Charon me rendait mon corps sans avoir pris la peine de rentrer à la résidence. Alors, j'essayais irrémédiablement de trouver un moyen de mourir. Il y avait toujours un imbécile en quête de bonnes actions pour me trouver et appeler les secours. Ne comprendra-t-on jamais que je veux vraiment quitter ce monde ? Mais il y a avait toujours quelque chose qui m'y retenait. Comme si l'on me protégeait. Puis, un jour, ce qui devait arriver arriva. Malgré ses précautions, Médusa finit par se faire arrêter. Il y eut une perquisition, et on me trouva terrée dans un coin de la résidence. J'étais terrifiée. On me posa des questions, je ne répondais jamais. On m'emmena quelque part. Je me laissais faire. En quelques semaines, les évènements s'enchaînèrent. Ma génitrice fut jugée, puis condamnée à perpétuité. Aucun espoir de la revoir. J'aurais dû m'en réjouir, au lieu de ça je m'en affolais. Sans elle, le petit caillou que j'étais allait bientôt être jeté dans cet océan qu'on appelait le monde, et j'étais condamnée à m'y noyer. Je ne savais pas ce que signifiait réellement le mot vivre. Je savais pas comment m'en sortir. Je gênais les enquêteurs. Il ne tiraient rien de moi. Même leurs psychologues n'obtinrent rien. Ils décidèrent de me placer en famille d'accueil. Toutes refusèrent. Ils se débarrassèrent de moi et me collèrent en pension. La moins chère, s'il vous plaît. La Pension Kohime. J'ai peur. Chaque minute passée dans ce taxi me rapproche d'un endroit que je veux éviter à tout prix. Que se passera-t-il, là-bas ? Ce qu'il se passe toujours. Je serais seule. Quand on connaîtra mon nom, et qu'il sera passé sur toutes les lèvres, on me mettra à l'écart. On me dénigrera. On m’insultera. On m’appellera à nouveau la fille de la sorcière. Peut-être même qu'il y a parmi les pensionnaires des proches de gens tués par Charon. Et ces enquêteurs stupides. Ils m'ont placée dans un lycée en ignorant que je ne m'y rendrait jamais tant j'ai peur, ils m'ont placée dans une pension en ignorant que Charon pourrait aisément en tuer certains occupants.


CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Jjjjst


Selon vous, quel groupe vous conviendrait le mieux ?
J'hésite, mais je pense que celui-ci conviendrait : [ Dangerous Sweety Girl ]


Code du règlement o/ :



Dernière édition par Chrona Makenshi le Sam 4 Juin - 21:54, édité 1 fois
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CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Vide
MessageSujet: Re: CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.    CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Icon_minitimeSam 4 Juin - 21:38

    Un petit double-post pour vous prévenir que j'ai terminé ma fiche. Excusez-moi pour le roman, je me suis lâchée n.n
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Syriane Seishin
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MessageSujet: Re: CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.    CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Icon_minitimeSam 4 Juin - 22:06

Hey hey, welcome petite yuriste à la double personnalité xD. J'ai bien aimé ta fiche, bien que cette schizophrénie me semble assez proche de quelque chose de surréaliste. Essaye de ne pas faire trop de meurtres, quand même ?

Amuses-toi bien parmi nous ♥.
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MessageSujet: Re: CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.    CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Icon_minitimeSam 4 Juin - 22:32

    Merci beaucoup. ♥

    Ça, c'est ma faute, j'aime le surréaliste -w-
    Mais pas d'inquiétudes, j'ai prévu pour la suite que Chrona sera tellement effrayée en arrivant à la pension que ça amoindrira les éveils de Charon.
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MessageSujet: Re: CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.    CHRONA ● Vous savez où se trouve l'Enfer ? Dans nos têtes.  Icon_minitime

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