Un coup de poing…

Deux…

Trois…

Il s’effondre sur le sol glace, inconscient. Je relâche le col de son T-shirt ensanglanté.
Je me redresse, secouant ma main endolorie d’avoir défoncé la face de cet imbécile qui commit la terrible erreur de violer l’une des filles de mon gang. Connard.

Je crache au sol une giclée de sang et de salive puis grimace en sentant la taillade qui doit sans doute décorer d’une plaie écarlate le milieu de mes lèvres. Je passe mon pouce sur la blessure et grimace crachant de nouveau sur le connard inconscient au sol.

Je remets en place ma veste en cuir noire, fout mes mains dans mes poches et m’éloigne du corps inconscient m’enfonçant dans les ténèbres de la ruelle sombre.

Arrivée dans notre repaire, un bar à billards dégarnis, mon gang m’acclame à coups de « hourras » et « tu es la meilleure Boss » en voyant mon visage sans doute décoré de bleus et d’estafilades. Je les foudroie du regard mais ils se contentent tous de rire en voyant le petit sourire satisfait sur mes lèvres endolories. Bande de con va !

J’entre dans ma chambre et me positionne devant un miroir pour découvrir l’étendue des dégâts sur ma « gueule d’ange » comme le qualifient les membres de mon gang.
Je soupire en voyant le bleu qui décore mon œil gauche. Ma joue gauche est violacée et on peut même y discerner les contours du poing américain de métal que cet enculé portait en me frappant au visage. La raclure.

Mon débardeur noir, comme le reste de mes vêtements est déchiré laissant voir la moitié de mon soutif. Quatre griffures décorent la naissance de mes seins. Je soulève mon débardeur laissant voir mon ventre fin et musclé pour découvrir avec horreur un bleu sur ma cage thoracique. Et une côte cassée. Une. Et merde.

Je laisse retomber mon débardeur et passe une main dans ma chevelure ébène courte toujours stylée en piques ou une coiffure pour les moins singulières. Je relève les yeux vers mon reflet et apprécie le regard fier et dure qui me foudroie. Mes yeux d’un noir profond sont sans doute ma plus grande fierté. Ils sont menaçants, terrifiants, fiers, foudroyant, sans fond. Mes iris encres inspirent la peur et c’est sans doute grâce à eux que je suis devenue la chef d’un des gangs les plus redoutés de Seattle.

Mon regard descend le long de mon petit nez pour se poser sur mes lèvres rougis par la douleur, décorées en leur sein par une estafilade rougeoyante qui me donne envie d’aller peter les doigts de l’autre con ! Je vais avoir du mal à parler pendant quelque temps.

Je descends ensuite le long de mon cou fin, cerclé de chaines d’argents pendantes sur mon torse à l’apparence frêle et la peau presque translucide. L’un de mes pendentifs argenté, un Ankh égyptien se niche entre ma poitrine plantureuse qui me vaut souvent des regards envieux de la part des membres de mon gang lorsqu’ils pensent que je ne les vois pas.

J’essuie d’un revers de main, une tache de sang sur ma veste en cuir et me met de profile en soulevant mon t-shirt pour découvrir le long de ma hanche droite, descendant de ma cache thoracique, une longue estafilade pourpre mais heureusement superficielle. Je souris en admirant mes fesses rebondies qui en jette dans ce pantalon serré en cuire. La chute de mes reins et mes fesses sont une autre de mes fiertés, elles font office de grande distraction lors d’une bagarre contre un assaillant masculin distrait par la courbe sensuelle de mes hanches et de mon bassin, me donnant une démarche sauvage, légère et sulfureuse, presque féline.

Je m’accroupis douloureusement en laissant échapper un petit cri de douleur afin de rattacher les lassés de mes Dock Martens noires. Mes armes préférées. Ces bébés font des dégâts lors d’un combat.

Je me redresse douloureusement, et approche mes deux mains cerclées d’anneaux vers mon visage pour découvrir avec lassitude des bleus et des rougeurs sur les jointures. Ce con avait le visage dur.

Enfin, je vérifie qu’aucun de mes tatouages n’ai été endommagé par une quelconque griffure ou estafilade. Je soupire de soulagement. La veuve noire, a côté de mon oreille percée par de maints anneaux, est intacte. La fleur de Lotus, ou fleur de Ren au creux de mon bassin, en bas de mon dos est tout aussi intact. Ce tatouage comptait beaucoup pour moi, c’était en mémoire de Ren.

Je m’éloigne alors du miroir, lançant un dernier regard dur à mon reflet blessé et m’en vais prendre un verre avec mon gang célébrant ma vengeance contre ce connard.

Dominante. Une alpha. Un amalgame de puissance et d’impétuosité, inspirant un grand respect, voilà ce que notre protagoniste est. Ou qu’elle aille, sa dominance incontestée de chef de gang qui lui serre d’aura se fait ressentir mais c’est surtout son regard dur et fier qui intime le respect le plus grand. Elle déteste la défiance et la punie le plus sévèrement possible lorsqu’un jeune impétueux tente de se jouer de sa dominance. Il faut ce qu’il faut pour rester chef. Noah est une femme fière. Elle ne supporte pas qu’on la croit faible ou vulnérable. Elle hait toute forme d’aide ou de pitié préfèrent se débrouiller seule de n’importe quelle situations.

La chef est impulsive. Elle n’hésite pas à dire ce qu’elle pense sans se soucier du pic asseces qu’elle possède en guise de langue peut gravement blesser les esprit de ses interlocuteur. Elle ne sait ce que c’est de peser ses mots et cela ne la rend que plus impétueuse et…détestable pour certains. Elle est plus vive que le feu et lorsque certains acte ou paroles lui déplaise, la colère envahie et aveugle ses sens et elle se met à vociférer sa rage ou à frapper si l’affront est vraiment grand. Il est très facile de la vexer et il est encore plus aisé de la remplir de fureur. Et lorsque la colère ravage Noah alors il ne faut pas se trouver en travers de son chemin.

Elle est contre l’injustice. Elle déteste cela et n’hésite pas a la combattre même si ce n’est pas pour elle.

Elle ne fait pas confiance et se montre froide, limite arrogante avec les gens qu’elle rencontre ce qui lui coute tres peu d’ami. Mais lorsqu’on arrive à outrepasser ses barrières, elle devient limite agréable, souriante et elle vous porte une confiance sans limite.

Elle a la fâcheuse habitude de prendre de prendre l’initiative et de décider pour tout le monde sans doute du a sa position de chef de gang à Seattle.
Maligne, elle ne se laisse berner par personne et bien que son physique en démontre autrement elle est intelligente et cultive.

Noah, il faut la prendre a crue comme elle est, elle est aussi irascible que le temps et il est bien impossible de la changer.

Elle est aussi frivole et volatile, ne supportant pas de garder une même partenaire, on pourrait à la limite la classifier en tant que polygame.

- « Mec tu me gaves sérieux, c’pas en m’léchant le cul que tu sauras ce que je kiffe et ce que je déteste. Pis tu me fais chier, pourquoi t’veux savoir ?? »

- « Noah, merde, c’est pour un article du lycée, aide moi la ! Tu es la fille la plus populaire et il faut savoir tes gouts. Allez la, pour ton bras gauche quoi ! »

La chef soupire, elle coince un bâton de nicotine entre ses lèvres et inspire lentement les vapeurs de la cigarette. Mon dieu que c’est bon. Elle laisse agir la nicotine qui calme son addiction et sourit :

- « Bon t’fais chier, tu me doigt une bouteille de Vodka mec. »
Son bras gauche soupire et sourit, cette fille, qu’elle dommage qu’elle soit lesbienne, un vrai canon et un caractère bien trempé. La gronzesse avec qui on ne s’ennuie jamais quoi.
- « Bon, okay ! Noah, t’chiante. Allez aboule ce que tu kiffes et ce que tu kiffes pas pour que je ponde mon article sur ta gueule d’ange. »

Elle s’approche de lui et sourit en le voyant rougir, pensant : *t’fais pas d’idée mec, les biroutes j’trouve ça dégueu*. Elle lui approche sa cigarette tout près du visage et lui lance:

- « Les Lucky Strike mec, si je m’en fume minimum un paquet par jour, je pete ma crise. Tu me verras toujours avec une clope au bec. Ouais, f’pas ta tête de bonne je sais que c’est pas bon pour la santé, mais bon faut bien crever de quelque chose mec. Donc ouais, les clopes c’est mon kiffe le plus total. Apres j’aime picoler aussi mec, je bois comme pas deux, faut dire, j’suis habituée donc maintenant, l’m’en faut un max pour me faire ma race. J’aime la beuh et quelque fois un peu d’LSD, pour m’faire voyager t’vois. P’tin mais vas-y fait pas cette tronche de vierge effarouchée, tu veux savoir ce que je kiffe, j’te l’dit, après si t’pas content, j’t’emmerde moi ! »

- « Mais Noah, c’est pour le journal du Lycée, je vais pas foutre que tu fumes comme un pompier, bois comme un trou et te drogue comme une junkie. T’as bien d’autres trucs LEGALS que tu kiffes ! »

Elle soupire, p’tin qu’il était chiant son bras droit. Une autre taffe. Ok je me sens mieux.

- « Ok ceb arrête de crier, j’aime la musique mec, mon mp3 me quitte jamais, toujours dans mes oreilles, t’vois et ce que je kiffe le plus c’est d’me foutre sur le toit, sans le gang et d’mater le ciel en écoutant du bon vieux rock ou punk genre Led Zep, AC/DC, Black Sabbath, Blink 182, Metallica. F’pas cette tête p’tit con, c’mon kiffe okay ? J’aime me bastonner aussi, bah tu me connais mec, j’ai le sang chaud et puis j’kiffe foutre des poings, ça m’fait décompresser. J’aime aussi draguer, ouaip, les nanas bien sûr, allez-vous faire foutre vous les mecs avec vos biroute égueulasses. J’suis pas le genre de nana qui reste qu’avec une fille, t’vois, j’aime la diversité, j’aime les nouvelles expériences, ‘fin voilà quoi ! Apres j’aime bouquiner, tout et n’importe quoi, chaque bouquin qui m’passe sous la main, j’le lit, t’vois mais mon gros kiffe c’est « Les fleurs du Mal » du poète français la Baudelaire. Ouaip’ ca je kiffe grave mec. »

Il regarde ses notes et sourit :

- « Ouais, j’devrais pouvoir faire un truc potable parmi tout cela, maintenant, ce que tu kiffes pas, Ri’ ? »

Une autre taffe, p’tin quelle perte de temps.

- « J’aime pas les p’tits cons qui m’font des interviews à la con. » Sourire de la part de la chef de gang, admiration de la part de son bras gauche. « Je déteste mais a un point les hypocrite, les faux-culs, les mytho, les faux semblant. Enfin tu m’a vu mec, j’ai un truc à dire, je le dit, et je suis comme je suis et j’me cache pas alors pourquoi les autres hein ? Je déteste la musique de merde genre BEYONCE et Miley truc muche là. Je déteste les gens qui se sentent plus peter tellement y sont arrogants. J’aime pas l’ordre et l’injustice. Vive l’anarchie mec. J’aime pas les poulets, les juges, les psys. J’aime pas me retrouver en camps juvéniles même si cela m’arrive souvent et je HAIS les connards qui s’acharnent sur plus faible que. Voilà, maintenant tu arrêtes de me gaver ou je te fous mon poing dans la tronche. »

La cigarette s’écrase au sol, se fait aplatir sous sa dock Martens alors qu’elle se lève et s’éloigne, les mains dans les poches de sa veste en cuir sans second regard pour son bras gauche qui la contemple les yeux pleins d’admiration.

- « Mademoiselle Childhood, veuillez-vous assoir, s’il vous plait et parlons de votre cas » demande la psychologue du camp juvénile avec douceur.

Moi, j’esquisse un sourire mauvais et je m’avachis sur ma chaise. Je remonte mes jambes et place mes grosses bottes sur la table juste devant ses yeux surpris. Elle ne dit rien. Moi, j’adore la provocation, surtout qu’elle est pas mal pour une fois la p’tite psy. Je lui souris. Des psys comme elle, des vieilles, des vieux, des gros, des cons, des méchants, des gentils, j’en ai vu des dizaine vu le nombre de fois que je me fais incarcérer en camps juvénile.

Tous essaient de me sortir les verres du nez, me faire parler de mon enfance, de mes traumatismes mais il y a pas moyen mec. J’ai rien à leur dire à ces connard. Je suis comme je suis et c’est tout. Pour être honnête, tous ces psy à la con se gourent totalement sur ma personne, je n’ai jamais subit de traumatisme quand j’étais gamine. Mes parents, obnubilés par leur taffe à la con étaient à peine présents. En plus c’était une vraie déception pour eux que je sois une fille. Dès que j’ai eu l’âge de me garder toute seule, je les voyais à peine une fois par semaine. Alors je sortais dehors, je me faisais des potes tu vois. Et vu que je ne savais pas trop ce qui était bien ou mal pour moi et les autres, bah je faisais ma lois. Vite, on s’est mis à me suivre, même à l’époque du bac à sable. Alors sans parents pour me faire la morale, j’ai vite commencé mes conneries. La beuh, l’alcool, le sexe, l’alcool. A treize ans, je sniffais des fois de la coke et me tapais des nanas dans ma maison toujours vide. Parce que je menais ma vie et que mes parents s’en foutaient, j’ai intégré un lycée mal famé et c’est là que j’ai formé mon gang. Un des plus puissant de Seattle, attends. Et là, la débauche totale mec, on volait, on s’battait, on buvait puis petait tout alors je t’explique pas le nombre incalculable de fois où je me suis retrouvée devant un juge à la con. Surtout que je suis pas une balance moi, alors donnez des noms ? Pas mon truc du tout. Mais plus j’terminais en camps Juvénile, plus je devenais respectée des autres gangs et du mien. En plus je pouvais recruter la- bas. ‘Fin voilà ma vie quoi, c’pas grandiose mais je la kiffe perso, je regrette rien parce que je me suis éclatée dans cette vie merdique.

Je croise mes bras derrière ma tête et reluque la petite Psy qui me fait un certains effet, je dois dire. Elle rougit violement et se dégage la gorge en toussotant puis d’une voix incertaine elle murmure :

- « Mademoiselle Childhood, au vu de votre 58 eme incarcération, le juge a décidé de vous transférer dans un autre établissement qui vous inculqueras peut-être les valeurs dont vous semblez…cruellement manquer. »

Je souris un peu plus. C’est qu’elle cause bien avec sa p’tite voix toute sexy elle.
- « Ah ouais ? Ok cool. Tant que vous v’nez aussi pour que je puisse vous mater, moi tout me va » Et paf, je lui fais un clin d’œil.

Elle rougit encore plus, ses yeux plaqués sur la table pour ne pas croiser mon regard provocant. D’une voix encore plus hésitante, elle me sort :

- « Je ne crois pas non. Vous êtes transférée a la pension Kohime, au japon que vous intégrerai d’ici une semaine, Mademoiselle Childhood.

Sur le coups de la surprise, ma chaise se renverse en arrière, et je m’explose contre le sol, mon ego et mon postérieure meurtri. P’tin si je m’attendais à cela.

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