« Mon physique ? Vous êtes sérieux, là ? A quoi ça va vous servir, vous avez qu'à me regarder ! ... Quoi, comment ça, j'ai pas le choix ?! Vous êtes nuls ! Uhm, bon. Bah, déjà, commençons le truc qui - je pense - se remarque en premier chez moi, vu que je suis forcé : Mes cheveux. Ils sont blancs. Bah oui, blancs. Si vous saviez le nombre de remarques que je peux avoir à cause de ça. J'aimerais cent yens à chaque fois qu'on me traite de papy. Bah oui, 'faut croire qu'elle est fournie en option, l'intelligence. Pourquoi j'ai les cheveux blancs ? Bah... Uhm. A l’origine, je suis blond. Blond un peu doré clair. Mais il a fallu que mon frère s'en mêle. Oui, vous vous souvenez, de l'imbécile que j'ai cité un peu avant ? Et bah c'est de sa faute, en fait. Ca faisait déjà plusieurs mois qu'il me saoulait à me dire que ma couleur serait beaucoup plus jolie encore un peu plus clair, et il me harcelait littéralement pour que je le laisse s'amuser avec mes cheveux, qu'il me les décolorent comme il l'imaginait. Au début, je refusais, évidemment, pourquoi est-ce que j'me soucierais de quelque chose aussi banal qu'une couleur de tifs ? Oui mais voilà : Au bout d'un moment, j'en ai eu marre, et j'ai finis par abdiquer, lui laissant faire ce qu'il voulait pour avec la paix. Mais ce crétin... Cet imbécile d'arriéré s'est trompé dans les doses, et voilà le résultat ! Non mais j'vous jure... On m'a souvent demandé pourquoi je me les re-tintais pas pour cacher l'horreur, mais, eh, j'ai d'autres chats à fouetter, moi. Bref. Voilà. Vous connaissez le truc. Alors je premier qui me relance une remarque il va avoir affaire à moi.

Après... Mmh, bah, j'ai les yeux verts-bleus clairs, un peu bizarres. Presque turquoises. Ca par contre j'peux pas vous dire d'où ça vient, les mystères de la génétiques, comme on dit, hein. Mon visage.. Qu'est-ce que vous voulez que j'vous dise, il est tout ce qu'il y a de plus normal, mon visage, j'ai un nez, une bouche, deux yeux et deux oreilles, tout ça bien placé, et aucunement de la manière d'un picasso. Mon teint, bah il est... Il est beige, quoi. Non mais sérieux, qu'est-ce que vous voulez que j'vous sorte ?! Sinon, beh, je suis grand. Pas immense, non plus, mais juste assez pour me faire remarquer dans cette petite population Nippone. J'veux dire à part le fait que je sois un jeune caucasien aux cheveux blancs. Haha. Après, bah...niveau style vestimentaire, j'en ai pas vraiment, je crois. Je m'habille avec ce qu'il me plait, voilà tout. Après, j'vais pas non plus sortir habillé comme un plouc, hein, j'ai ma fierté. Mais... Bah, voilà, quoi. »

« Et après le physiologique, le psychologique ! Ca va ? Vous en demandez pas trop, vous, bah non, à peine. Qu'est-ce que vous allez foutre avec ça, nous ficher, passer les cas les plus graves aux psys de la région ? Non, mais simple question, hein, n'y voyez pas d'attaque personnelle !... BON. Vous voulez connaître mon caractère ? Bah c'est simple : DE LA MERDE ! Oui, voila, je suis un chieur, un irascible, presque associable tant mon hobbies préféré c'est de me foutre de la gueule du monde. Mais vous savez quoi ? J'vais pas changer pour autant, alors ça non !

Moi, je suis impulsif, criard, arrogant - surtout arrogant - et fier ! En fait, pour faire court, je passe ma journée à râler et à répondre, même quand je sais que je devrais pas le faire. C'est que j'vous dis tout de suite : Le premier qui réussira à me faire fermer mon clapet il arrivera quand les taureaux tomberont du ciel ! Alors à moins qu'un chargement aérien de bétail finisse en surcharge et qu'ils doivent lâcher du leste, autant dire que ce jour n'est pas près d'arriver ! Parce qu'en plus, je suis tout ce qu'il y a de plus borné, alors j'ai toujours raison ! Et même quand j'ai tort, ben c'est simple : J'ai raison d'avoir tort. 'Faut pas chercher midi à quatorze heure, avec moi. Bon, sinon, il paraît que je pourrai être excellent élève si je m’entêtais pas à rien foutre pendant les heures de cours qui m'intéressent pas. Bah, allez savoir s'ils ont raison. Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'est vrai que je lis beaucoup. Tant que le sujet m'apporte un quelconque intérêt, tout du moins. Non parce que sinon, même pas je l'ouvre, le livre. A part ça, je suis assez méfiant sur les bords. Traduction, beh quand je rencontre une personne pour la première fois, je l'ouvre pas de suite, je préfère analyser qui j'ai en face de moi. Sans oublier de le ou la fixer d'un air qui en laisse dire long sur ma défiance. C'est que 'm'anquerait plus qu'on me prenne pour un timide, non plus. Mais après, il suffit qu'on me fasse trop chier ou que j’estime que j'ai pas à plus me méfier pour que je devienne celui que je suis vraiment.

Pourquoi j’agis comme ça ? Simple. La confiance, ça se mérite. C'est pas un truc qu'on peut distribuer à n'importe qui à la légère, pour ma part. Quand je vois les autres petits naïf qui font déjà de grands sourires à des personnes qu'ils connaissent à peine, bah ça me fait bien rire. Enfin bon, chacun sa mouise, en même temps. Bah oui, je suis égoïste, par dessus le marché, et alors ?! Sa vous pose un problème ? Tant pis pour vous, si c'est le cas. Pour moi, il n'y a que moi qui compte, et ça risque pas de changer après ce que j'ai vécu, je suis bien décider à ne vivre que pour ma gueule, et pas pour les autres. Il paraît que je peux quand même me montrer très généreux et protecteur pour ceux que j'aime, mais tu parles, c'est de la foutaise, tout ça. Les gens parlent de moi en me décrivant comme un coeur tendre qui se protège avec une grande gueule, mais c'est que des idiots qui m'énervent bien, d’ailleurs ! Ils se croient mieux placer que MOI pour ME connaître ! Mais c'est n'importe quoi, vraiment de la connerie à l'état pur ! Personne ne me connait mieux que moi. Alors qu'ils arrêtent de jouer les fins psychologues car ils vont pas faire grande carrière dans ce domaine, s'ils agissent de la sorte avec tout le monde !

Bah, à part ça, y'a des rares moments où je peux me trouver très calme, presque apaisé. Enfin, pas si rare que ça, en fait, qu'ils sont ces moment. C'est quand je joue de mes instruments, en fait. Guitare, violon et piano. Un peu de batterie, aussi, mais juste un peu. Bah oui, 'faut pas zapper que j'étudie dans la musique. C'est que depuis que je suis tout petit, ça a toujours été comme un exutoire. En même temps, comme tout gosse de riche qui se respecte, bah j'ai très tôt été forcé d'me mettre au solfège. Mais j'vais pas m'en plaindre, au final. A mon sens, même si ça a causé beaucoup de merde dans ma vie, c'est quand même le seul point positif que je vois au fait que mes parents soient blindés. Parce que non, j'vous assure, faut pas se fier aux apparences : La vie est pas si tranquille quand on nait une cuillère en argent dans la bouche.... »

« Bah tiens. Ca m'aurait étonné que l’interrogatoire se finisse au caractère. Maintenant, c'est carrément ma vie, que vous voulez ? J'vous jure. Surtout que qu'est-ce que ça va changer dans votre existence de savoir que je suis né à Londres ? Ou encore que ma mère est pianiste pro' et mon père chef d'orchestre, hein ? Mais je suppose qu'encore une fois, bah j'ai pas le choix, hein. Vous faites vraiment chier, vous. Alors voilà : Moi être né une nuit de 14 Avril, dans un hôpital de Londres. Je suis resté vivre là-bas jusqu'à mes trois ans, avant que ma mère - qui a habité au Japon dans le début de sa carrière - ne veuille redécouvrir "la culture Nippone". Mouais. Si vous voulez mon avis, c'est plus le salaire Nippon qu'elle voulait redécouvrir, plutôt. Mon père à tout de suite été d'accord, parce que lui, c'est carrément Chef du Philharmonique de Tokyo, qu'il voulait devenir. Toujours pour l'argent, bien sûr. Bah oui, mes parents ont beau être méga célèbres dans le monde entier pour leur musique, bah ça leur suffit pas. Ils en veulent toujours plus, que ça soit en gloire ou en argent. Quoique plus en argent. Bah ouais, je vis avec des vrais avares de première, qui croient que tout peut s'acheter grâce aux billets verts... Tout... Et même leurs propres enfants.

Bah ouais. Depuis tout petits, ces deux imbéciles ont cru qu'en nous couvrant de cadeaux tous plus incroyables les uns que les autres, on pourrait oublier le fait qu'ils ne sont jamais à la maison, toujours en concerts, déplacements, diners importants ou je ne sais quoi. C'est sûr, c'est trop dur de partager son temps, alors Môsieur et môdame on préféré leur carrière à nous. Ah, au fait, mon frère, il s'appelle Eden. Il a quatre ans de plus que moi. Actuellement 23 ans, donc. Depuis tout petit, j'en ai toujours voulu à mes parents pour leur comportement que je trouvais anormal. J'enviais les familles plus "pauvres" que nous, car elles au moins, semblaient toujours rester unies. Mais ce n'était pas tout. Entre les nurses, les règles strictes et draconiennes, et les cours particuliers en dehors de l'école - de richard -, j'avais l'impression qu'on essayait de faire de moi un robot. Comme un parfait petit pantin qu'on puisse manipuler à sa guise. J'étais comme oppressé. A cause de ça, dès très jeune j'ai commencé à me montrer comme rebelle, commençant à leur prouver que j'avais une volonté, une volonté qui m'était propre et que je n'appartenais aucunement à leur... leur... à toute leur connerie stupide. A côté de ça, Eden lui, était comme un poisson dans l'eau. Comme s'il s'en fichait de ne jamais voir nos parents, tant qu'il pouvait avoir ce qu'il voulait. En clair, ils avaient réussit à l'acheter. Mais moi, je ne voulais certainement pas me laisser faire ! Mais autant dire que mon comportement n'a pas plu à mes nourrisses et professeurs, qui se sont empressées de tout rapporter à mes parents. J'en étais presque content, à vrai dire. J'me disais qu'au moins, ils allaient enfin rentrer à la maison ! Mais non. J'avais juste oublié un petit détail : Ils en ont rien à foutre, absolument rien à foutre de nous. Ca, je l'ai pleinement compris après qu'ils ont ouïe dire de mes exploits. Parce qu'en apprenant cela, ils se sont contentés de me faire une toute petite courte morale via web-cam, avant d'encore une fois me faire un de leur "magnifique cadeau". Mais je n'en voulais pas, moi, de leurs pots de vin, j'en avais jamais voulu ! Mais bien sûr, ils ne comprenaient pas. 'Faut dire qu'ils cherchaient pas tellement à me comprendre, en même temps. Bah oui, ils étaient trop occupés pour ça. Tu parles, j'en valais pas la peine, après tout, je n'étais que leur fils de huit ans qui commençait à se rebiffer contre eux.

'Fin bref. A partir du moment où j'ai compris ça, j'ai commencé à me comporter mille fois pire. Mais pas pour attirer leur attention, cette fois : tout simplement parce que j'étais en colère, vraiment en colère. Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter une vie aussi merdique ?! Et quand je voyais à côté de ça, les enfants de prolétaires qui enviaient ma richesse, j'étais vert de rage ! Parce que moi aussi, je les enviais, je les jalousais pour tout cet amour qu'il recevaient et que je ne connaîtrais pour ma part jamais ! Mmpf, mais bon. Heureusement pour moi, j'avais la musique. C'est que j'ai été très tôt familiarisé à ça, pour preuve : A à peine quatre ans, je recevais mes premières leçons de piano. A six ans, c'était le violon. La guitare et la batterie arriveront eux beaucoup plus tard, à respectivement onze et seize ans. Enfin bref, donc à huit/neuf ans, j'étais déjà doué pour le piano, et aussi un peu pour le violon. A un point tel qu'on me voyais déjà comme un prodige, prêt à prendre le relai de cette grande famille baignée dans la musique... Quelle barbe. Et encore, là, je suis gentil dans l'expression.

Non, parce que voyez, dès que ces deux imbéciles qui me servent de parents on apprit mon... "talent", à défaut d'un autre mot, on soudainement retrouvé petit intérêt envers leur fils, arrêtant soudainement leur voyages et touticuenti. C'est qu'ils s'imaginaient déjà à la une des tabloïds avec moi, avec comme gros titre "Les Bradley ont trouvé digne succession !" Et là, j'vous préviens, ce que j'vous dis là c'est véridique. Car un jour où je me baladais dans la maison - où palace, à vous de voir pour appellation, je les ai entendu en pleine conversation... Ils étaient en train de planifier tous leurs plans et actions pour réussir à soutirer de l'argent grâce à moi ! Ils prévoyaient sans aucun remord de se servir de moi pour leur fric, toujours ce putain de fric ! Autant dire que j'allais de déceptions en déceptions, avec eux... Moi qui croyait avec espoir avant d'avoir entendu ça qu'ils étaient réellement fiers de moi. Mais tous ces compliments qu'ils me faisaient... C'était de la merde. Moi qui avait entre vu un espoir d'une famille enfin réunie, à partir du moment où je les ai surpris là, tout c'est écroulé. J'ai alors réalisé que ces rapaces étaient beaucoup plus égoïstes, avares et égocentriques que ce que je le pensais... Des fois, c'est vraiment à ce demander pourquoi c'est pas interdit que des gens comme eux fassent des gosses !

Qu'est-ce que j'ai fais après ça, vous vous demandez, hein ? Bah c'est simple : Rien. Absolument rien du tout. Après tout, j'avais un peu neuf ans, à l'époque, alors qu'est-e que vous auriez voulu que je fasse, à part de me comporter de manière encore plus exécrable ? Si encore je n'aimais pas la musique, j'aurai peut-être pu gâcher intentionnellement toutes les représentations qu'ils me faisaient faire, mais... Le piano... Le violon... Tout ça... Même à cette époque, quand j'en jouais, c'était les seuls moments où je me sentais un minimum heureux. Alors non, je ne pouvais pas. A part de subir et d'être utilisé comme une petite poupée par le duo de profiteur le plus énorme de tout les temps... Je ne pouvais rien faire... Absolument rien. Et puis, les années on passées. Et d'années en années, je devenais de plus en plus doué. Pour bientôt être considéré comme un génie de la musique. Et plus je devenais doué, plus mes parents profitaient de moi. Si avant, lors de mon enfance, j'espérais plus que tout au monde malgré ma colère que mes parents arrêtent leur voyages pour rester avec moi et Eden, à partir de mes 13, 14 ans, c'est justement tout le contraire, que je souhaitais. J'me disais que tout étais mieux lorsqu'ils n'étaient tout simplement pas là, que j'aurai mieux fais de me comporter comme mon frère. Car je n'en pouvais plus d'être ainsi manipulé. Surtout que comme toujours, ils en demandaient toujours plus.

Ainsi, vers le collège, ils ont commencés à me doubler le nombre de leçons de musique. Même pas : à le tripler, le quadrupler, même. Sans prendre en compte mon état moral et physique. Si bien qu'à mes 18 ans, j'ai littéralement pété un câble. J'étais à bout de force. Je n'en pouvais plus, même de jouer ne me rendait plus heureux, tant j'étais fatigué par mon nouveau rythme de vie. Sans compter qu'en plus de ça, les deux crétins de service exigeaient en plus que je sois dans les meilleurs élèves de l'école ! Mais pourquoi ? Je ne comprenais pas... Et Eden, alors ? Pourquoi lui le laissaient-ils tranquille ? Alors qu'à la base, c'était lui qui aimait tant cette vie d'oisiveté ! Pourquoi était-ce sur moi qu'ils reposaient tous leurs espoirs ?! Même Eden lui-même, était du même avis que moi ! Beaucoup de fois, on a tenté de leur dire, mais à chaque fois, ça les faisaient rentrer dans d'immenses colères.

'Fin bref. A 18 ans, j'ai craqué. Alors que je venais de passer une nuit blanche enfermé dans une pièce à m'entrainer au piano pour être la première partie d'un concert de ma mère le lendemain soir, et que j'ai donc demandé à avoir quelques heures de sommeil, mon père à catégoriquement refusé, prétextant que je n'avais pas le temps car je devais réviser mes examens à l'école qui arrivaient bientôt. Là, ça a été l'ordre de trop. Après un petit temps de réaction, je me suis mis à hurler avec véhémence contre lui que je n'étais pas un robot, que j'avais besoin de repos car j'avais déjà puisé depuis longtemps mes dernières forces. Enfin, quand je dis que je criais... Bah... C'est bizarre, en fait, je me souviens pas de tout. Juste que je hurlais... Pour ensuite me mettre à rire comme un fou, avant de devenir taciturne, comme dépressif, pour ensuite crier de nouveau.. Comme si je devenais fou... Non... Pas comme si : C'était le cas, je devenais vraiment fou ! Je sais pas comment aurait réagit un père normal face à ce spectacle, mais en tout cas le mien n'a pas tardé à faire connaître sa réaction : Il m'a claqué. De toute ses forces. Tellement fort que sur le coup, j'ai cru que sa simple baffe avait réussie à me rompre le cou. Après ça, il m'a enfermé dans ma chambre. Tant mieux, j'en ai profité pour dormir.

C'est le lendemain, par ma mère, que j'ai été réveillé. Mon père lui avait dit que j'avais pété une durite, et que je voulais tout arrêter. C'est donc l'air toute gentille, toute compréhensive et la bouche en coeur qu'elle est venue dans l'espoir de me faire changer d'avis. Quelle idiote d’hypocrite. Qu'est-ce qu'elle s'imaginait ? Après près de 10 ans où je me comportais comme le parfait toutou à sa maman, j'allais pas finir par en avoir marre ? Surtout que je savais que tout ce qu'ils faisaient, c'était pour eux, pas pour moi ! Alors je lui ai dit que leur petit manège était fini. Que je n'allais plus me laisser faire, et que je n'allais plus jamais toucher à un instrument si c'était pour eux. Je lui ai tout dit, en essayant de lui montrer par mes mots et ma manière de parler combien j'ai souffert toute ma vie. Mais, bien sûr, cette égoïste n'a rien voulu savoir. Et dès qu'elle a compris que je n'allais plus pouvoir lui servir pour gagner plus d'argent qu'ils n'en avaient déjà, elle s'est- mise à m'engueuler, elle aussi. Mais je ne suis pas descendu de ma position pour autant. Parce que je venais de regagner d'un seul coup toute cette volonté que j'avais durant mon enfance, et que j'avais peu à peu perdue. Mais cette fois, elle était plus forte, plus grande, plus solide. Et beaucoup plus puissante que celles de ma mère et de mon père. Ils ont alors finit par céder : Je n'allais plus être leur instrument. Seulement, en même temps de m'annoncer que j'allais pouvoir faire comme je voulais, ils m'ont aussi un peu demander de partir de la maison. Je n'étais plus le bienvenue. Mais c'était pas un problème. Durant quelques mois, je me suis mis à chercher une pension où vivre. J'ai rapidement trouvé Kohime, que j'ai de suite bien aimé. L'ambiance paraissait tellement différente de tout ce que j'avais connu... Je m'y suis alors inscrit, puis installé, en même temps que je rentrais en première année à l'université, au département musique. Cette fois bien décidé à vivre pour moi, et seulement pour moi.

Ah, au fait, quand j'vous ait dis que c'était pour plus voir Eden, que je suis parti... Vous l'aurez compris, ce n'était qu'un prétexte, parce que je n'aime pas parler de mon passé, de peur que quelqu'un qui s'y connaisse un tant soit peu en musique me reconnaisse. Même si Eden est effectivement un idiot de première, il a tout de même été la seule personne qui a vraiment été là pour moi. Autant vous dire que si j'aurai été fils unique, je ne sais pas comment j'aurai fini... Après, notre relation est un peu basée sur les railleries et chamailleries et cetera, mais on est tout de même toujours là l'un pour l'autre. »

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