Il était près de 11 heures, un dimanche matin tranquille et bien agréable pour moi. Ce week-end-ci, exception oblige, je n’étais pas partie aux aurores accompagner mes compagnons du centre équestre en randonnée à cheval. Cela m’aurait bien plu, mais le lendemain je passais un des examens de Novembre et il me fallait être au top de ma forme. Donc, au lieu de randonner sur le dos d’un équidé pendant des heures entières, je m’étais autorisée une bonne grasse matinée, suivie d’un glandage digne des dieux.

C’était donc avec une grande lenteur que je me levais, que j’allais prendre mon petit déjeuner dans la cuisine de Kohime, encore en chemise de nuit, puis que je filais prendre une longue douche du genre dont on ressort toute fondue. D’ailleurs, quand je retournais dans ma chambre, j’avais encore les joues rougies par la température de l’eau, et je décidais de sortir prendre l’air ; après deux ou trois minutes de recherche dans ma garde robe, qui d’ailleurs se vida en partie sur mon lit lors de cette fouille, je me trouvais une robe en coton orange assez longue pour que je ne gèle pas sur place. Je l’enfilais, attrapais mon écharpe accrochée derrière la porte puis je choisis un livre parmi mes lectures du moment. C’était un livre plutôt long, quelque chose comme 800 pages, mais j’étais habituée à ce genre de volumes ; celui-ci n’était que le premier tome d’une série épique de fantaisie que ma mère m’avait acheté d’occasion le mois précédent. À vrai dire, maintenant que j’étais à Kohime et que je passais le plus clair de mon temps à dormir, étudier et sortir avec des amis, je n’avais plus beaucoup le temps de lire. Et comme je suis une mangeuse de livres, je n’allais pas hésiter à passer ma journée dans un fauteuil à lire.

Mais voilà, mon idée première restait de me rafraichir un peu les idées. C’est pourquoi, aussi peu couverte que je l’étais, je sortis tranquillement de la pension, mon bouquin à la main. Dans le hall, deux ou trois connaissances me firent signe, mais toutes paraissaient fort occupées ; j’évitais donc de les déranger. Puis je passais la grande porte de Kohime, qui d’ailleurs n’était pas fort légère. Une fois dehors, un vent frais m’assaillit. Ce fut un peu brutal pour mon visage encore tout humide. Hum, vive les angines ... Bon, j’avoue, je m’en foutais un peu de tomber malade (<~ Grosse inconsciente xD). Au pire, j’aurais le droit de reporter mes examens et ça me donnerait plus de temps pour étudier (<~ Cerveau complètement détraqué – trop d’imagination xD).

Le jardin de PK était assez vaste ; il y’avait trois ou quatre massifs de fleurs entourés de longues allées de gravier, et sur les bas-côtés des arbres étendaient leur ombre immense sur deux ou trois bancs disséminés. Je du me rendre à l’évidence ; depuis pratiquement quatre mois que j’habitais ici, jamais je n’étais venue prendre l’air en ces lieux. C’était plutôt charmant, dans l’ensemble ... Heureusement, une haie faite d’une plante qui m’était inconnue, doublée d’une barrière, protégeait la pension des regards indiscrets. Je cherchais un coin de soleil, et finissais par trouver un banc déjà occupé dont l’extrémité libre était exposée au ciel. Je m’y assis et déposais mon livre sur mes genoux. C’est à ce moment seulement que je prêtais attention à ma voisine. Elle avait un critérium à la main, et en me penchant légèrement vers elle, je pu discerner le début d’un visage.

- Bonjour ... Qu’est-ce que tu dessines ?

Sitôt l’eussè-je interrogé que la jeune demoiselle répondit, et ce avec entrain. Elle était bien plus bavarde que son visage calme l’aurait supposé. Elle commença par parler de son dessin, et il s’avéra qu’elle ne savait pas encore ce qu’il représenterait. Une fille, sûrement. J’étais assez d’accord avec elle sur ce point-là, même si je n’avais jamais beaucoup aimé dessiner. Mais elle ne me laissait pas le temps de répondre, son débit de parole était presque aussi impressionnant que celui d’Inia (J’allais citer quelqu’un d’autre mais je m’abstiendrai xD.).

Cependant, quelle bonne idée de parler de livres ! Pour moi, c’était un sujet presque inépuisable. Je l’écoutais m’expliquer quels étaient ses goûts en matière de lecture. Comme le vent restait frais, j’étais en partie crispée sur mon gilet et je tenais mon écharpe serrée contre mon visage. Finalement, elle changea brusquement de sujet au moment où j’allais répliquer.

- Je m'appelle Suzanne. Suzanne Völlerei. Et toi ?

Je pris une grande inspiration, et lui répondis avec mon sourire le plus charmant. Elle parlait vraiment beaucoup, mais pour une fois dans ma vie j’allais être tolérante.

- Syriane Seishin. Mais appelle-moi Sy’ !

Comme je n’avais pas encore pût répondre à sa question sur mon livre, je profitais du silence approximatif qu’il y avait entre nous, pour enchaîner.

- C’est bien un roman ! Enfin, je ne lis pas beaucoup de choses psychologiques, je préfère les histoires de magie et de mondes étranges. Mais je suis d’accord avec toi, un personnage est souvent plus intéressant quand il est féminin !

La jeune femme était, d'après ce qu'elle avait dit, une grande fan de Fantasy. Suzanne n'a pas vraiment lu des tonnes et des tonnes de livres et romans dans sa vie, mais elle avait bien aimé ce genre là.

La jeune brune écoutait son interlocutrice avec soin, tout en continuant son dessin. D'ailleurs, ce dernier prenait vie petit à petit: on pouvait distinguer qu'il s'agissait d'une femme, avec de longs cheveux.
Puis, elle se stoppa, remarquant que sa voisine avait un peu froid. Elle rangea avec soin son dessin [PAS FINI XD Je fini demain .__."]